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Un film de Chantal Akerman ne peut pas être banal. Après son suicide fin 2015, No Home Movie referme, hélas, son œuvre. Son dernier film s’ouvre sur le plan fixe d’un arbre secoué par le vent, tandis qu’au loin des voitures rejoignent une ville d’Orient. Il se clôt sur la porte d’une chambre bruxelloise, derrière laquelle s’échappent des sanglots. Exigeant et minimaliste, tourné avec une petite caméra à l’image approximative et au son idoine, ce documentaire centré sur sa mère est un pêlemêle. Il évoque la guerre et les pogroms, les mouvements du monde, la communication, la famille, la place de chacun, la féminité. Paroles et silences, non-dits et résurgences… On pense à Jeanne Dielman... Une vie de rien, si grande pourtant.
Toutes les critiques de No Home Movie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sous ses dehors superficiels de petit film de famille, No Home Movie est une puissante œuvre récapitulative (comme l’on comprend ce titre !), l’épilogue d’une immense cinéaste (...)
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Cet ultime regard films sa mère qui s'en va peu à peu, et transfigure le réel en morceaux de poésie bruts.
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La caméra est souvent placée au fond, dans une antichambre d'où partent les autres pièces. C'est un regard de veille sur celle qui finit inexorablement par laisser un grand vide silencieux.
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Son dénuement extrême reflète avec une justesse terrassante la nature de son sujet – le dénuement d’une femme qui avance vers la mort.
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Dans ces conversations, la tendresse, infinie, plaintive, drôle, l’amour de cette mère, voilà le film : un film sur une mère formidable, et la fin de cette mère c’est la fin du monde, littéralement, et c’est tout.
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Chargé de tendresse et tendu de résonances intérieures exprimant l’enfermement, la distance, le vertige et l’amour, No Home Movie est un film infiniment touchant où l’intime et l’universel ne font qu’un, de même la vie et la création.
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(...) No Home Movie boucle ainsi (...) l’œuvre immense d’une petite fille qui avait commencé par saccager la cuisine de maman.