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Vu de loin, ça a l'air risqué, mais aussi bien l'auteur du roman que le metteur en scène David Mackenzie savaient éclairer le bon côté d'éléments potentiellement dérangeants sans jamais franchir la ligne. Résultat: un divertissement inoffensif mais assez gratifiant pour toucher un large public. L'un des atouts de ce long consiste à maintenir un degré d'ambiguïté constant grâce à l'alternance des points de vue. Celui d'Hallam Foe est naïf mais puissamment impliquant. Ce va et vient constant entre réalité et fantasme donne une dynamique assez forte qui finit sur une note très satisfaisante. Même si, avec le recul, rien n'est crédible. Mais c'est le propre d'un mélodrame réussi que de suspendre l'incrédulité. Quitte à nous faire avaler des salades.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Fluctuat
Un Billy Elliot plus grand, plus musclé, et surtout plus torturé, perdu dans une Ecosse tour à tour verte et urbaine. Un bel effort, qui possède tous les ingrédients d'un excellent film d'auteur mais ne parvient pas complètement à transformer l'essai. A étudier...- Exprimez-vous sur le forum cinéma C'est drôle comme un film peut s'avérer différent de ce qu'on aurait imaginé. Ici par exemple, on pourrait s'attendre à une comédie romantico dramatique à l'écossaise, c'est-à-dire aussi fraîche qu'une comédie british, mais en plus exotique. Un mélange de franches rigolades et de moments d'émotion bien sentis, avec cette petite touche unique qui fait que ça sonne à la fois singulier et toujours juste. Eh bien non. Moralité : ne pas se fier à la bande-annonce, si pleine de sourires et d'entrain. Et ne pas se fier à l'affiche, si pareille à la bande-annonce. Car Hallam Foe est un film plus torturé que ça. Sa nature éloignée du rectiligne le trimballe de douleur en névrose, de clash en déception. Et si c'est juste, ça n'est pas léger pour autant.Parfaitement tordu, il transforme Billy Elliot (l'acteur a grandi...) en pré adulte un peu timbré. Sous ses allures d'ado pas bien fini il cache des biceps inattendus, et son air innocent n'a d'innocent que l'air. Voyeur mais pas méchant, attachant mais sacrément perturbé, il occupe l'essentiel de l'écran - que le jeune Jamie Bell crève pas mal d'ailleurs. On le suit en permanence, mais sans que l'identification fonctionne. Etait-elle visée ? En tout cas, la distance est palpable entre le spectateur et le personnage. Et c'est peut-être ce qui limite l'adhésion à l'histoire : on y croit, mais on ne plonge pas. On reste jusqu'à la fin, tout en se disant que c'est parfois longuet. On apprécie la complexité du personnage, pourtant on sent qu'il joue les équilibristes à la frontière du trop. Trop barré, trop poussé, trop maquillé.Alors voilà, Hallam Foe ne ressemble à aucun film, ce qui est un bon point. Il a une vraie voix, un excellent premier rôle et des seconds itou, un thème non dénué d'intérêt. La mise en scène sobre est personnelle. D'ailleurs, le long métrage est passé par Berlin l'an dernier et a raflé un Hitchcock d'Or à Dinard. Mais ce n'est sans doute pas le film espéré, celui qui aurait réussi à nous occuper encore les yeux et l'esprit quelques jours après.My Name is Hallam FoeDe David MacKenzieAvec Jamie Bell, Sophia Myles, Ciaran HindsSortie en salles le 9 juillet 2008Illus. © Pretty Pictures - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils acteur, festival sur le blog cinéma- Lire notre histoire du cinéma anglais
Paris Matchpar Christine HaasJamie Bell donne du charme à cet adolescent douloureux, à l'imaginaire fantasque, qui va faire son apprentissage sexuel et se libérer des démons traumatisants de l'enfance. Le cinéaste utilise au mieux la texture visuelle de la campagne et le charme gothique de la capitale écossaise. Le montage nerveux donne une belle énergie et la bande-originale pop-rock maintient une certaine légèreté. Mais le scénario décousu, qui évoque la confusion émotionnelle d'un héros à la J.D. Salinger, pousse un peu loin le bouchon de la crédibilité. Entre les séquences romantiques, comiques, érotiques et vaguement inquiétantes, le film s'éparpille et lasse.