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Un petit paon est mort et le réalisateur, aidé d’un jeune garçon, lui fabrique un tombeau. Le temps passe. Puis un chat. Les histoires se suivent, tissées de références bibliques, mythologiques ou personnelles. Est-ce un essai ? Un journal intime? Un documentaire? Une fiction? Tout cela à la fois...Après ses discussions philosophico-politiques avec Vincent Lindon dans "Pater" (2011), Alain Cavalier, le « filmeur », revient à son cinéma de chambre et à ses monologues. Il convie quelques personnes dans le champ (de ses possibles) : elles évoquent le bonheur, l’amour, la mort. Lui aussi parle en voix off. Posément. En chuchotant. Aussi bien d’Adam et Ève que de Jésus ou d’Ulysse. Les paroles d’évangiles succèdent aux mots d’enfants, le blasphème au souvenir. La caméra capture les bêtes, les arbres, le vent, le ciel, et même le temps qui passe. Mettant en scène des objets inanimés –un robot,une oie en plastique, une chouette de pierre... –, il leur confère une âme. Les images de Cavalier digressent et enchantent. On se perd, on s’y retrouve. C’est du bricolage modeste, de l’art brut, du cinéma singulier.
Toutes les critiques de Le paradis
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le cinéaste, conteur sans égal, désacralise les légendes et les fait entrer de plain-pied dans la réalité. (...) Ce double mouvement du petit vers le grand et du grand vers le petit, de la matière à sa métaphore et du mythe à l'expérience, n'est pas la moindre beauté de ce film époustouflant qui, avec trois fois rien, nous invite en toute intelligence à déceler le miracle dans la moindre parcelle de notre environnement.
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Une minicaméra numérique et, littéralement, des bouts de ficelle : tels sont les outils du cinéma d'Alain Cavalier depuis "La Rencontre", il y a dix-huit ans. Mais jamais cette pauvreté de moyens revendiquée n'avait produit un film aussi généreux... (...) Le cinéaste filme comme les enfants font l'école buissonnière — avec liberté, audace et malice. (...) Un enchantement.
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Eclat très pur, léger, aérien, sans prétention mais pourtant d’une force rare, "Le Paradis" invente une forme de film dont on ne voit d’équivalent qu’en peinture, dans un improbable cousinage entre Holbein, Poussin et Escher, quelque part entre l’autoportrait, la pastorale et l’anamorphose. Le résultat ne se discute pas : ce tableau-là fait du grand cinéma.
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Cet inventaire à la Prévert compose un puzzle enchanteur, où Cavalier retrouve l'innocence qu'il pensait avoir perdu. Une expérience singulière.
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C'est en images superbes, parfois très composées, qu'Alain Cavalier orchestre ce journal intime gorgé de sens et d'émotion.
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Le simple abandon à la beauté des choses et de l’intelligence humaine, de ses fantômes, des histoires que les hommes aiment se raconter dans le noir et la peur pour donner sens à ce qui n’en a sans doute pas. Tendre, inquiet, souriant, "Le Paradis" d’Alain Cavalier aspire à un rapport doux à la vie.
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Pas évident de trouver sa place en tant que spectateur d'autant que l'inspiration n'est pas toujours là. Mais quand elle l'est, quelle grâce !