Synopsis
De New York à Osaka, en passant par Paris et Berlin, John Wick mène un combat contre la Grande Table, la terrible organisation criminelle qui a mis sa tête à prix, en affrontant ses tueurs les plus dangereux...
Titre original | John Wick: Chapter 4 |
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Date de sortie | 22 mars 2023 |
Durée | 169 mn |
Réalisé par | Chad Stahelski |
Avec | Keanu Reeves , Donnie Yen , Bill Skarsgård |
Scénariste(s) | Michael Finch, Shay Hatten |
Année de production | 2023 |
Pays de production | Etats-Unis, Allemagne |
Genre | Film d'action |
Couleur | Couleur |
De New York à Osaka, en passant par Paris et Berlin, John Wick mène un combat contre la Grande Table, la terrible organisation criminelle qui a mis sa tête à prix, en affrontant ses tueurs les plus dangereux...
Comment en est-on arrivé là ? Comment John Wick, un film de série B, certes hyper bien foutu, a-t-il bien pu déboucher sur la franchise d’action la plus emblématique (avec Mission : Impossible) de ces dix dernières années, avec des suites toujours plus dingues doublant le box-office de l’épisode précédent pour cumuler 584 millions de dollars de recettes dans le monde ? "Quand on a fini le premier film, on était convaincus que ça n’intéresserait personne, tous ces head shots, le toutou qui se fait buter…", nous confiait le réalisateur Chad Stahelksi dans le dernier numéro de Première, toujours en kiosque.
9 ans après, John Wick est toujours là. On lui a tiré dessus des centaines de fois, on l’a frappé, planté, percuté en voiture, mais rien n’y fait, il est increvable. Il a même survécu à sa chute du toit de l’hôtel Continental, à la fin du 3e Chapitre (sous-titré Parabellum). Et on le retrouve d’ailleurs totalement requinqué au début de John Wick : Chapitre 4, où Baba Yaga poursuit son insatiable quête de vengeance, désormais dirigée contre la Grande Table, celle qui contrôle tout et est la cause de ses soucis.
John Wick fait tout pour mourir, pourtant. Après avoir buté 77 types (oui il y a des gens qui tiennent des comptes) dans le premier film parce qu’on avait tué son chien ("pas n’importe quel chien", rétorquera-t-il), l’anti-héros incarné par Keanu Reeves a abattu d’une balle en pleine tête un membre de la Grande Table, Santino D'Antonio (Riccardo Scamarcio), dans l’enceinte pourtant sacrée de l’hôtel Continental à la fin du 2e film. Excommunié par cette société secrète du crime, avec des hordes de tueurs à gage à ses trousses, il a continué à tromper la mort dans le 3e chapitre, où même Mark Dacascos ne faisait pas le poids face à lui.
Comme pour digérer tout ça, John Wick 4, de loin le plus long épisode de la saga (2h50), commence par une longue introduction. Mr. Wick prépare sa contre-attaque avec l’aide du Bowery King (Laurence Fishburne), et rend visite au nouvel Ancien (Saïd Taghmaoui n’a pas rempilé) avant de s’envoler chez son ami Shimazu Koji (Hiroyuki Sanada), le gérant de l’hôtel Continental d’Osaka. Pendant ce temps, un nouvel antagoniste entre en scène : le Marquis Vincent de Gramont (Bill Skarsgård), un éminent membre de la Haute Table, très remonté contre Winston Scott (Ian McShane) et Charon (Lance Reddick, malheureusement décédé quelques jours avant la sortie du film). Bien sûr, il pense pouvoir régler le problème John Wick en faisant appel à un autre tueur aguerri (apparemment il n’a pas vu les trois premiers films…).
Passé ce préliminaire de 30 minutes, on revient aux bases de la saga, avec une orgie d’action et de violence de plus de 2h passant par le Japon, Berlin et Paris. John Wick poursuit son génocide méthodique, massacrant tous les adversaires sur son passage. Comme d’habitude ? Oui. Cette litanie meurtrière, assez redondante il faut le reconnaitre, a de quoi lasser. Mais si on est encore là au bout de 4 films, c’est qu’on aime ça, non ? Est-ce qu’on reproche à Ethan Hunt de faire des cascades toujours plus zinzins à chaque épisode de Mission : Impossible ?
Comme pour Mission : Impossible, l’aspect répétitif de John Wick n’est pas un problème tant que chaque nouveau film surpasse le précédent. Et encore une fois, de ce point de vue le pari est tenu. Toujours plus de combats, toujours plus de headshots, des nouvelles idées de mise en scène, nourries par les lieux et les décors (un plan séquence filmé du plafond dans un appartement en travaux, une baston dantesque dans les escaliers de Montmartre...), et aussi des nouveaux skills pour John Wick qui étale sa maitrise du nunchaku et son art du car-fu : oui on peut rouler en dérapage et faire des têtes à queue place de l’Etoile, avec une main sur le volant et l’autre pour appuyer sur la gâchette et dégommer des types à la pelle.
John Wick 4 réussit aussi le pari de la surenchère grâce à son casting. Dans le premier film, Keanu Reeves se faisait la main face à Alfie Allen et Adrianne Palicki. Puis il affrontait Common et Ruby Rose dans le 2. Et Mark Dacascos dans le 3. Là, ses adversaires sont encore d’une autre trempe, avec l’actioner Scott Adkins (One Shot) et la légende Donnie Yen (Ip Man), sans oublier Marko Zaror, un spécialiste des arts martiaux et acteur chilien méconnu mais sacrément impressionnant qui joue l'homme de main du Marquis.
omme Mission : Impossible, John Wick repose aussi sur la fameuse "suspension consentie d’incrédulité", concept nommé il y a deux siècles mais qu’on n’a jamais autant utilisé dans les analyses d’oeuvres de fiction. Il faut accepter que John Wick puisse survivre à tous ces coups, à toutes ces balles, à toutes ces chutes. Il faut accepter qu’il n’y ait pas le moindre policier à Paris, mais des centaines de tueurs à gage prêts à surgir à chaque coin de rue, guidés par la voix d'une radio (comme dans Les Guerriers de la nuit de Walter Hill). Ou que des mafieux puissent organiser une réunion au pied de la Tour Eiffel. Il faut accepter qu’un itinéraire Porte des Lilas - le Sacré Coeur passe par l’Arc de Triomphe. Qu’un aveugle puisse être un des meilleurs tueurs de la planète. Et que Bill Skarsgård soit un noble français, même s’il ne sait pas prononcer "Centre Pompidou". C'est ce qu'on appelle la magie du cinéma, non ?
Evidemment, John Wick a ses limites. Personnage à la psychologie aussi réduite que ses dialogues, dont la catchphrase consiste à répondre "Yeah" à quasiment toutes les questions, il n’est sauvé que par sa mythologie. Et on attend toujours d'en savoir plus sur le passé de celui dont le vrai nom est Jardani Jovanović. Mais on ne peut que s’incliner face à l’énergie de Keanu Reeves, plus christique que jamais, qui lutte comme Tom Cruise contre l’épreuve du temps pour faire vivre le cinéma d’action à un niveau rarement vu et nous donner envie d’aller au cinéma. Et d’y retourner.
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