Électrochoc du dernier festival de Sundance et de Deauville, Hard Candy a tout pour plaire: un sujet hardcore qui surfe sur l’exploitation, une mise en scène inventive et deux acteurs géniaux. Trip sensoriel pour les uns, provoc gratuite pour les autres, le premier long du clippeur David Slade est, quoi qu’il en soit, une expérience limite. L’ennui, c’est qu’en évitant soigneusement toute morale, en mettant dos à dos le pédophile et son ange exterminateur, en refusant de choisir entre bourreaux et victimes, Hard Candy n’est finalement qu’un joli truc de faiseur, roublard et paradoxalement inoffensif. Reste Ellen Page, 18 ans, qui porte le film à bout de bras et devient en un clignement de cils une icône MLF… tueuse.