Première
Dans le remake anglophone de son propre Paranoïa Park, Bruno Mercier déplace l’histoire d’Anna, poupée désœuvrée aux mains du maître-chanteur invisible qui détient sa fille, du Parc des Buttes-Chaumont aux remparts de Besançon. Marionnettiste, le réalisateur l’est tout autant, forçant le regard du spectateur – lui aussi otage de ce huis-clos en plein air – à coup de contrastes colorimétriques qui érigent son film en objet de cinéma bizarre. L’inégal Citadel est un labyrinthe que l’on arpente en temps réel et dont la mécanique répétitive est sauvée par sa durée. Assiégé par un bestiaire de métaphores simplistes, il est chargé de faire passer un message qui l’est tout autant : au fond, l’instinct primitif est toujours prêt à reprendre la main, et la construction sociale de l’humain, à voler en éclats.
Chloé Delos- Eray