Capitaine Alatriste

En adaptant les aventures de ce héros du best-seller d'Arturo Pérez-Reverte, le réalisateur s'attaque non seulement à un personnage très populaire en Espagne mais aussi à une période complexe, le XVIIe siècle, au cours de laquelle l'inquisition et les guerres minèrent la réputation de l'Espagne. Le challenge est parfaitement réussi grâce à une mise en scène sobre mettant en valeur la personnalité des personnages. On est plongés dans un décor brumeux où tout se règle par des duels tandis que les amis deviennent vite des ennemis.

Quel pari d’adapter au cinéma, en un seul film, ces aventures qui courent sur des années ! Amours et duels, complots et trahisons : tout se joue dans ces récits épiques aux héros fidèles à la couronne et plus encore à l’honneur. Le film tient le pari, resserrant les intrigues (une embuscade contre des Anglais, la quête d’un chargement d’or, une rivalité amoureuse, des épisodes guerriers) pour se concentrer sur le parcours d’un soldat dépenaillé, à la bourse plate mais noble de cœur et qui jamais ne se déshonore. Un mercenaire magnifique qu’interprète, dans un espagnol parfait, Viggo Mortensen, symbole de la fin d’une époque, et d’une Espagne dont s’achève l’âge d’or.

A partir des 6 romans de la populaire série d'Arturo Perez-Reverte, Augustin Diaz Yanes construit un scénario trop encombré. L'aventure de cape et d'épée, la saga amoureuse et le portrait d'une époque s'entremêlent à un rythme trépidant sans créer de tension dramatique ou émotionnelle. Le spectacle est beau et vide. Dommage.