Première
par Philippe Jambet
Si la guerre des « Guerre des boutons » nous avait accablé l’année dernière, celle des « Blanche Neige » est du même tonneau. Là encore, deux relectures du conte des frères Grimm sortent à quelques semaines d’intervalle, symptômes du manque d’inspiration flagrant des executives hollywoodiens. Avant la version noire avec Kirsten Stewart, prévue pour juin, voici la version fun avec Julia Roberts. Et c’est peu dire qu’elle passe un bon moment, Sœur Sourire ! En belle-maman méchante comme un pou, elle est l’attraction principale d’une production oscillant allègrement entre l’enthousiasmant et l’affligeant. Ca se bat, ça vibre, ça virevolte dans des décors en carton-pâte à la laideur repoussante où se croisent des acteurs en flagrant délit de cabotinage. Conçu semble-t-il dans un dilettantisme nimbé d’euphorie, le film est un bordel joyeux rappelant, parfois, l’esprit de Mel Brooks. Dans le (mauvais) genre, une référence.