Fluctuat
Plein de trop bonnes intentions, 14 kilomètres pêche par un regard simpliste qui privilégie l'esthétisme au réalisme. Pas déplaisant à suivre pourtant, même si on regrette que son propos s'édulcore dans une imagerie naïve qui ne se justifiait pas.Avec la politique d'immigration menée par le gouvernement français et le contexte qu'elle créée, évoquer les difficultés de migrants africains qui veulent rejoindre l'Europe a de quoi susciter la sympathie. Le film y parvient mais, hélas, sans aller beaucoup plus loin.Si une belle introduction au coeur des villages africains ainsi qu'un certain sens de l'absurde, par exemple dans l'évocation de la notion de frontières, donnent d'emblée du charme au récit, celui-ci n'est pas suffisant pour en occulter les faiblesses. Celle, par exemple, d'un scénario qui, en suivant les péripéties, dans un bus de fortune, d'un aspirant footballeur et d'une jeune fille qui échappe à un mariage forcé, n'évite pas vraiment les clichés. En outre, les dialogues, notamment français, manquent cruellement de naturel et plombent une dramaturgie dont les ressorts, démonstratifs et manichéens, n'emportent pas toujours l'adhésion. Mais surtout, on peine à comprendre le parti pris formel de la réalisation qui finit par diluer les motivations à l'exil au fil d'un parcours qui nous montre l'Afrique sous la forme d'une jolie carte postale. La photographie, superbe, abuse en effet des magnifiques couleurs du désert au soleil couchant, ce qui, paradoxalement, offre une image paradisiaque de l'Afrique ! Donner des allures de film publicitaire pour futurs touristes occidentaux à une histoire qui montre des hommes en fuite ne paraît pas des plus judicieux. 14 kilomètresDe Gerardo OlivaresIlliassou Mahamadou Alzouma, Adoum Moussa, Aminata Kanta Sortie en salles le 25 février 2009[mediabox id_media="86417" align="null" width="500" height="333"][/mediabox]Illus. © Colifilms Diffusion- Exprimez-vous sur le forum cinéma
Le Monde
par Thomas Sotinel
Le film se défait très vite, parce que les personnages peinent à exister, parce que les péripéties sont égrenées comme les cases d'un jeu de l'oie. Mais aussi parce que la fascination du réalisateur pour les paysages du Sahara le conduit à oublier un long moment son histoire au profit de vues panoramiques évoquant la vie des derniers chameliers touaregs.