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Inspirée de la BD de René Pétillon, cette comédie jouée par Christian Clavier et Jean Reno connaît en 2004 un triomphe en salle. Retour sur les ingrédients du succès de L’Enquête Corse par Télé 7 jours. A voir ce soir à 20h50 sur TF1.

Inspirée de la BD de René Pétillon, cette comédie jouée par Christian Clavier et Jean Reno connaît en 2004 un triomphe en salle. Retour sur les ingrédients du succès de L’Enquête Corse par Télé 7 jours. A voir ce soir à 20h50 sur TF1.   Un scénario malinAdapter la bande dessinée culte de Pétillon, qui raconte les aventures du détective Jack Palmer en Corse, n’était pas une entreprise facile. "Avec ses dessins particuliers, la BD n’était pas simple à transposer au cinéma" se souvient Christian Clavier qui incarne le héros. En 2003, l’acteur a une riche idée : s’inspirer très librement de l’album. Pour écrire le scénario dans cette optique, il fait appel à Michel Delgado, l’un des meilleurs scénaristes de comédies françaises. Mis en confiance par Clavier, le dessinateur René Pétillon accepte de ne pas y participer tout en gardant un droit de regard. Le dessinateur, qui adore l’Ile de Beauté et ses habitants, n’impose qu’une condition : "Ne jamais se moquer méchamment des Corses."Des Corses chouchoutésChristian Clavier, qui possède une maison à Porto-Vecchio, tient lui aussi à ne pas froisser la légendaire susceptibilité des insulaires. Fin connaisseur des mœurs en cours sur l’île, il conseille à la production d’associer ses habitants au tournage et, surtout, de soutenir l’économie locale. Pour encadrer le tournage, la production engage ainsi une société de gardiennage proche des nationalistes. Ce qui provoque de légères frictions lorsqu’un technicien se permet une mauvaise plaisanterie sur les Corses. Il est évacué manu militari du plateau… Pour les seconds rôles et la figuration, une quarantaine d’acteurs corses est engagée, dont François Orsoni ou l’irrésistible Eric Fraticelli (Le Piaf), artiste haut en couleurs que l’on reverra dans Mafiosa : "Impossible de réussir ce film sans ces interprètes, avec leur sens de la théâtralité et leur phrasé unique" explique un Christian Clavier très politique. Dans les villages et les villes où le tournage s’installe, les producteurs veillent aussi à nourrir les 100 personnes de l’équipe dans les restaurants du cru. Ce coup de pouce à l’économie locale a un coût élevé : près de 4 millions d’euros sur un budget total de 18 millions. Mieux : l’avant-première du film a lieu à Porto-Vecchio, et non à Paris, comme le veut l’usage.Un casting bien sentiLe réalisateur Alain Berbérian sait que la réussite d’une comédie dépend d’abord d’un duo d’acteurs complémentaires. Pour donner la réplique à Clavier, il choisit Jean Reno. Bonne pêche : ces deux vieux copains ont déjà tourné la saga des Visiteurs ensemble. Leur tandem bien rôdé fonctionne à merveille. Pour être plus crédible dans le rôle du nationaliste Ange Leoni, Reno passe des heures dans les cafés de Sartène à écouter les vieux parler en Corse. "Je devais attraper leur accent, m’en imprégner" confesse le comédien.Une promotion touristiqueLors des douze semaines de tournage, l’équipe a posé ses caméras dans les plus beaux sites de l’île : l’Ospedale, Porto-Vecchio, L’Ile Rousse, Cervione, Bastia, Sartène et les impressionnantes aiguilles de Bavella, pour la scène finale filmée depuis un hélicoptère. Le but, assumé, est de faire la promotion touristique de la Corse. Le scénario, lui, vante ouvertement les spécialités locales : Clavier se saoule à l’alcool de myrte en fredonnant des chants polyphoniques…Jean-Baptiste Drouet du magazine Télé 7 jours