L'émission Les Infiltrés revient bientôt sur France 2 pour sa deuxième saison. Le magazine d'investigation avec David Pujadas sera diffusé en 2ème partie de soirée. A l'occasion d'une conférence de presse, l'agence CAPA présentait ce matin le premier épisode intitulé Pédophiles : les prédateurs. Voici nos premières impressions.

L'émission Les Infiltrés revient bientôt sur France 2 pour sa deuxième saison. Le magazine d'investigation avec David Pujadas sera diffusé en 2ème partie de soirée. A l'occasion d'une conférence de presse, l'agence CAPA présentait ce matin le premier épisode intitulé Pédophiles : les prédateurs. Voici nos premières impressions. Pendant plusieurs mois ils ont enquêté clandestinement, parfois équipés de micros caméra, pour décrypter une réalité préoccupante. Les Infiltrés de France 2 reviennent bientôt pour une nouvelle saison en deuxième partie de soirée. Le premier numéro, intitulé Pédophiles : les prédateurs, devrait provoquer de nouveaux débats de société. Il nous a été présenté ce matin en intégralité par l'agence CAPA, afin que nous nous en faisions une opinion avant sa diffusion.La chaîne diffusera prochainement les 6 films issus de ces enquêtes, avec chaque semaine un thème différent. Les reportages seront comme d'habitude suivis d'un débat en plateau avec le présentateur et ses invités. Et si l'objectif avoué est toujours de montrer des images chocs pour pousser les gens à échanger, à discuter et à débattre, la caméra cachée ne sera plus utilisée de la même manière. Elle est volontairement moins présente et n'est utilisée que lorsque cela est nécessaire. Une étude sur les enfants et les dangers du netC'est en somme le sujet du 1er reportage proposé, un sujet de plus en plus traité à la télévision. Mais on s'intéresse ici beaucoup plus aux milieux pédophiles, à leur mode opératoire, et le film nous introduit au plus profond du réseau avec des images chocs. On est plongé au plus près et c'est bien là un des avantages du magazine Les Infiltrés. Chaque jour, sur les chats, des enfants se font accoster par des adultes. Il y a 750 000 prédateurs sexuels connectés en permanence sur le net dans le monde, et les chat rooms représentent le moyen classique de recrutement. Pour démarrer leur enquête, les journalistes se sont donc fait passer sur le plus populaire de ces sites (Chat-land) pour une fille de 12 ans, Jessica, qui habite l'Ile-de-France. En quelques minutes, des dizaines de personnes l'abordent, parmi lesquelles beaucoup n'ont pas que de bonnes intentions. Les mots crus, les propositions indécentes et les demandes de webcams fusent. En peu de temps les rendez-vous s'accumulent.Les séquences, où le journaliste confronte ces individus à leurs propos, sont assez marquantes. Dans un ballet infernal, les rencontres avec des hommes de tous âges et de toutes catégories professionnelles se succèdent. Les scènes font penser à l'émission américaine To catch a predator, encore que dans cette émission très controversé la police participe. Toutoune27, un homme de 66 ans qui sera piégé deux fois, concède fréquenter souvent ces chats et rencontrer quelques jeunes filles. Julien, 35 ans, est aussi un habitué. Les confessions de ce père de famille sont frappantes, c'est un des points fort de l'enquête. Il se confesse et avoue que c'est pour lui une drogue, qu'il a deux enfants et qu'il a déjà attouché une fois sa propre fille de 5 ans. Puis l'enquête s'intéresse au point de vue de parents de victimes, sans vraiment l'exploiter plus. Ces derniers ont pourtant une grande part de responsabilité dans ce phénomène. La responsabilité incombe aussi grandement aux sites de discussions qui ne protègent pas assez les enfants ou n'effectuent pas leur travail de contrôle. Cet aspect est en revanche assez bien montré dans le reportage. Les Infiltrés sont allés interroger les gérants de Chat-land, Loisirados.com et Ados.fr pour savoir comment s'exerce le contrôle des modérateurs sur leur site. Les réponses, souvent évasives ou embarrassées, devraient interpeller plus d'un parent. De son côté, la police et l'Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l'Information et de la Communication disposent de moyens dérisoires et d'un système judiciaire défaillant. Le problème est finalement évoqué de façon plus globale, avec une plongée au coeur d'un réseau mondial. Quelques clics sur des sites spécialisés hébergés en Chine ou ailleurs permettent de louer des enfants, de trouver des photos, des vidéos tournées en Russie, en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada. Les deux derniers pédophiles rencontrés sont les plus durs à supporter. Un Français de 26 ans n'ayant jamais eu aucun rapport sexuel dans sa vie, mais surtout un Canadien de 51 ans qui avoue être passé à l'acte avec une dizaine d'enfants. Le journaliste se rend chez ce concierge discret que personne ne soupçonne et qui dispose d'une collection de plus de 2 To de données. Il connaît et fréquente d'autres pédophiles, "des amis qui ont les mêmes idées que moi" comme il le dit. Pour lui, "ce n'est pas une maladie, c'est un état, et un état ça se contrôle". Pourtant il a déjà été incarcéré et il a toujours la même obsession, les mêmes pulsions. En plateau, le débat reviendra justement sur le problème du traitement et la récidive avec les invités, nous ont annoncé après la projection Hervé Chabalier, producteur de l'agence CAPA, et Laurent Richard, rédacteur en chef et enquêteur du magazine. Une discussion qu'ils jugent essentielle, pour contrebalancer la force des images et profiter du choc qu'elles suscitent pour inciter à réfléchir. Les plus :- La plongée au coeur du système qui permet de démarquer ce reportage de ceux déjà réalisés sur le sujet- Le débat qui permet de contrebalancer le poids des images- Les points de vue multiples et différentsLes moins : - Un ton parfois un peu convenu- On joue trop sur la peur des parents, au lieu de les responsabiliserFlorian FANUCCI