Gao Xingjian est né à Ganzhou en Chine en 1940. Il fait des études à l'Institut des langues étrangères de Pékin et devient traducteur de français.Le début des années soixante-dix coïncide avec la révolution culturelle. Le jeune Gao passe alors cinq ans à la campagne. De retour à Pékin en 1975, il commence à publier des essais, des nouvelles et des récits dans des revues littéraires.Dans les années quatre-vingt, il réussit à faire partie des figures de l’avant-garde littéraire chinoise.En 1981, il écrit Essai sur l'art du roman moderne. Ce texte ne passe pas inaperçu, et lance plusieurs interrogations concernant la notion du modernisme et du réalisme.Un an plus tard, il écrit pour le théâtre une pièce intitulée Signal d'alarme. Encore une fois, il réussit à se faire remarquer et cette œuvre fera partie des premières pièces expérimentales.En 1983, il frappe encore plus fort, puisque sa pièce va être interdite par les autorités chinoises. Gao sera alors sur toutes les mauvaises langues et sera attaqué constamment par le mouvement politique contre « la pollution spirituelle ».Deux ans plus tard, avec L'Homme sauvage, il fait l’objet d’une nouvelle polémique. En parallèle, ses peintures exposées au Berliner Kunsterhaus Bethanieun sont très appréciées par le public.Cependant, les répétitions de sa pièce, L'Autre rive, sont suspendues avant même que celle-ci ne soit montée.En 1984, Gao Xingjian fait de longs voyages. Il commence par le bassin du fleuve Yang Tsé Kiang, avant de partir en France, où il reprend l’écriture de La Montagne de l'âme (roman débuté en 1982 en Chine).Cinq ans plus tard, avec sa pièce La Fuite, il voit toutes ses œuvres interdites en Chine, et il ne tarde pas à prendre le chemin de l’exil. Profitant du statut de réfugié politique, il décide de s’installer en France.En 1992, Gao Xingjian est nommé Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres en France.Dans les années quatre-vingt-dix, il publie plusieurs de ses livres traduits en français notamment, La Montagne de l'âme en 1995. Le succès français ne se fait pas attendre.Ce roman est comme un carnet de voyage, où Gao transcrit ses impressions dans les régions lointaines de la Chine du sud et du sud-ouest. Au cours du voyage, le personnage principal rencontre d’autres personnages qui ne sont que les autres facettes de sa propre personne. Dans un univers où la fiction se mêle à la vie, et l’imaginaire au souvenir, le protagoniste est dans une réelle quête de lui-même.Influencé par le courant antinaturaliste, notamment Artaud, Brecht, Beckett ainsi que Kantor, Gao est suffisamment armé pour investir les planches des théâtres européens, notamment le Kungl Dramatiska Teatern à Stockholm, où La fuite est représentée. Après la Suède, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Yougoslavie, l’Autriche, l’Italie, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, ses pièces atteignent les sols américain, chinois et australien.En 2000, Gao Xingjian remporte le prix Nobel de littérature en France pour son œuvre d’une « […] portée universelle, marquée d’une amère prise de conscience et d’une ingéniosité langagière, qui a ouvert des voies nouvelles à l’art du roman et du théâtre chinois ».Gao réussit à s’imposer comme un des plus grands dramaturges de son temps avec plusieurs pièces notamment, La Fuite (1989), Au bord de la vie (1991) Dialoguer/interloquer (1992) ou encore Le Somnambule (1993).Il marque également le genre du roman avec notamment Le Livre d'un homme seul (1999). Son nom est également associé à l’art contemporain. On retrouve ses peintures dans des expositions individuelles et collectives notamment, la 29e édition FIAC à Paris en 2003.
