Pigiste d'Arthur Brisbane au New York Journal (auquel il rendra hommage dans Park Row), il est, à dix-sept ans, le plus jeune reporter affecté aux affaires criminelles. Cet apprentissage lui inspire des nouvelles et des romans policiers (dont The Dark Page, 1944). Dès 1936, il collabore aux scénarios de diverses productions « B » (il sera ainsi à l'origine de Jenny, femme marquée de D. Sirk, 1949). De 1942 à 1945, il combat avec la Big Red One, la première division d'infanterie, en Afrique du Nord et en Europe. De cette expérience fondamentale témoigneront ses films de guerre, qui sont autant de répétitions ou d'esquisses de The Big Red One, projet mûri pendant plus de trente ans. Il débute dans la réalisation en 1949, s'affirmant d'emblée comme l'auteur complet de ses films ; il en sera également le producteur (Globe Enterprises) à partir de 1956. Réduit à l'inactivité par son exigence d'indépendance, il se consacre à la télévision (1962-1966), accumule les scénarios et fait des apparitions dans les films de ses jeunes admirateurs (J.-L. Godard, D. Hopper, W. Wenders, S. Spielberg, etc.). Il prend une revanche éclatante en 1980, avec The Big Red One, enfin mené à bien sur les deux fronts, littéraire et cinématographique.« Un film est un champ de bataille : amour, haine, violence, action, mort en un mot émotion », décrète Fuller dans Pierrot le Fou. Abrupte, chaotique, plus soucieuse de surprendre que de séduire, son uvre reste, aujourd'hui comme hier, fort controversée. Comment cerner, comment « récupérer » cette force de la nature qui dirige son équipe à coups de revolver et conçoit en une journée plus de projets qu'il n'en pourra jamais réaliser ? Cet éternel « jeune homme en colère » qui dénonce l'hypocrisie et le conformisme dans des fables aussi déconcertantes qu'explosives ! Cet individualiste forcené que seuls passionnent les excès de personnages exceptionnels, mais n'en croit pas moins aux vertus pédagogiques de son art ! Ce pamphlétaire imprévisible qui pourfend les totalitarismes de droite ou de gauche avec la même véhémence, la même générosité de libéral à tout crin ! Ce journaliste « à sensation » qui dynamite les clichés de genres consacrés pour mieux dévoiler les pulsions inavouées de l'Amérique ! Ce moraliste paradoxal qui choisit pour figures du double jeu social mercenaires et prostituées, imposteurs et névropathes ! Cet anarchiste romantique qui célèbre la démesure ou l'infamie en convertissant chaque valeur en son contraire, l'amour en haine, la peur en courage, l'héroïsme en traîtrise ! Cet artificier baroque qui ne compose ses images qu'en termes de collision ou de conflagration, télescopant dans le même plan les signes les plus opposés, jusqu'à trouver dans l'asile d'aliénés de Shock Corridor la métaphore définitive de sa poétique ?« Barbare » ? « Primitif » ? « Confusionniste » ? Cinéaste de la folie et du chaos, Fuller est aussi celui de l'inconfort et de la lucidité. N'a-t-il pas toujours rêvé d'installer une mitrailleuse derrière l'écran pour décharger quelques rafales authentiques sur les spectateurs et les rappeler ainsi à la réalité à laquelle ils espéraient échapper ?
Nom de naissance | Samuel Fuller |
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Naissance |
Worcester, Massachusetts, USA |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Interprète, Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | The Crimson Kimono | Réalisateur, Scénariste | - | |
2015 | Ordres Secrets Aux Espions Nazis | Réalisateur, Scénariste | - | |
2015 | Le demon des eaux troubles | Réalisateur | - | |
2015 | J'ai tue jesse james | Réalisateur, Scénariste | - | |
2015 | Le Jugement Des Flèches | Réalisateur, Scénariste | - |