La silhouette fluette et les allures furtives de Mildred Dunnock sont les garants d'une composition savoureuse et discrète. Depuis la Mort d'un commis voyageur (L. Benedek, 1951), où elle était l'épouse effacée de Fredric March, elle n'a guère changé d'emploi, mais l'a porté à une sorte de perfection. On n'oubliera ni la ménagère de Mais qui a tué Harry ? (A. Hitchcock, 1955) ni la douloureuse tante Ellie de Doux Oiseau de jeunesse (R. Brooks, 1962), toute en violence et en rancurs étouffées. Mais sa création la plus magistrale est celle de la tante Sissy, simplette et lunatique, probablement détentrice de secrets et de vérités, dans Baby Doll (E. Kazan, 1956).