Nom de naissance Marlene Dietrich
Naissance
Schöneberg, Berlin, Germany
Décès
Genre Femme
Profession(s) Interprète
Avis

Biographie

Actrice de revue, elle débute au cinéma en 1922 et occupe le rôle principal dans de petites productions à partir de 1926. Josef von Sternberg la choisit, en 1930, comme partenaire d'Emil Jannings pour l'Ange bleu : elle était déjà une actrice d'une certaine réputation. Le cinéaste américain d'origine allemande fut très vite fasciné par l'exceptionnelle présence physique de Marlene Dietrich et elle n'eut aucun mal à polariser l'attention au détriment d'un acteur aussi envahissant que Jannings : la voix traînante, une manière de rajuster ses dessous, une illade de Marlene, et Jannings n'était plus que son partenaire. Josef von Sternberg réalisa vite que la caméra était amoureuse d'elle. Il lui proposa de l'emmener à Hollywood. Tandis que l'Ange bleu rencontrait un énorme succès en Europe, Marlene Dietrich tournait, aux côtés de Gary Cooper, Curs brûlés, c'est-à-dire Morocco (1930), d'après un sujet qu'elle avait elle-même proposé à Sternberg. En quelques mois, elle s'était transformée. La Lola Lola grassouillette de l'Ange bleu était devenue l'Amy Jolly mince et sophistiquée, aux joues creuses et au regard vague, de Curs brûlés : le mythe de Marlene Dietrich, soutenu par un cinéaste de génie, visiblement subjugué par la personnalité de la jeune femme, était né.Le public lui fit un triomphe et elle fut citée à l'Oscar. Jusqu'en 1935, elle a tourné encore cinq films pour Sternberg, qui disait à chaque fois que c'était le dernier. Après Shanghai Express (1932), leur plus grand succès, la popularité de l'association déclina. Marlene Dietrich s'aventura à se faire diriger par Rouben Mamoulian dans le joli Cantique d'amour (1933), sans succès. Les deux derniers films de Marlene Dietrich avec Sternberg, les plus complexes et les plus fiévreux visuellement, furent aussi les plus malmenés par la critique et les plus boudés : l'Impératrice rouge (1934) et la Femme et le Pantin (1935) sont pourtant maintenant considérés comme des classiques.Quand la séparation fut définitive, Marlene Dietrich désira changer complètement de style, et ce fut Désir (1936), une comédie de Frank Borzage, élégante et réussie, où elle était radieusement belle. Mais, par la suite, ni le Jardin d'Allah (Richard Boleslawski, 1936) ni Ange (1937), le beau film d'Ernst Lubitsch, ne furent des succès. Trop lointaine, trop artificielle, Marlene Dietrich n'enthousiasmait plus le public prosaïque du New Deal. Si bien qu'elle accepta le rôle principal dans un western a priori routinier : Femme ou Démon (George Marshall, 1939). Elle y était une entraîneuse devenue tenancière de saloon, et qui mourait d'une balle perdue destinée au héros. Son entrain, son humour, sa drôlerie, autant de qualités que Sternberg avait obscurcies, firent merveille, et le public, à nouveau, la plébiscita. Elle continua dans ce registre semi-parodique jusqu'à la fin des années 40 (la Maison des sept péchés, T. Garnett, 1940 ; l'Entraîneuse fatale, R. Walsh, 1941 ; les Écumeurs, R. Enright, 1942 ; Pittsburgh, L. Seiler, 1942), avec un succès encore renforcé par sa popularité auprès des G. I., acquise à la fin de la guerre. Dans les années 50, Marlene Dietrich se fit plus rare devant les caméras et s'orienta avec succès vers le tour de chant. Bientôt ses apparitions sont devenues sporadiques et elle est entrée dans une semi-retraite.Si elle n'est pas une énigme, Marlene Dietrich est, néanmoins, un miracle de jeunesse et de glamour. Depuis 1930, sans défaillance, elle symbolise le mot même de « glamour » : élégance suprême de l'artifice et de la composition. Son physique et la partie visible de sa personnalité, elle-même et Sternberg les ont fabriqués. On sent que tout a été minutieusement calculé. Mais quelle merveilleuse réussite ! Elle est un objet, disent ses détracteurs, mais un objet d'art, serait-on tenté de répondre, dont elle serait aussi l'auteur. Ses joues si joliment émaciées qui révèlent une mâchoire aussi volontaire que séduisante, cette bouche dessinée au rouge, ces faux cils démesurés, ces sourcils suspendus en surprise, cette silhouette fine, ces jambes dont elle joue comme un musicien virtuose et ces costumes de rêve, issus des plus folles audaces d'un Travis Banton ou d'un Jean-Louis, faits d'air, de plumes et de mousseline, qu'elle seule peut porter sans ridicule, tout cela est l'uvre d'un créateur : Marlene Dietrich, que Sternberg n'a fait que révéler à elle-même.L'actrice ne souffre-t-elle pas de cette artificialité ? Absolument pas, pour peu que l'on ait une vision assez large et souple de ce qu'est une actrice de cinéma. Marlene Dietrich ne provoque pas le rire et les larmes en s'identifiant à un personnage. Elle est tout autre chose. Si elle provoque une émotion, elle en est le seul objet : rien n'existe entre elle et le public, pas même le personnage. Le public vient voir Marlene Dietrich et Marlene Dietrich lui donne exactement ce qu'il veut : du rêve, du glamour, de la sensualité, de la poésie en fait. Marlene Dietrich n'est pas vraiment une actrice ni une chanteuse. Mais elle est un poète. Création de poète, cette gitane malicieuse que la crasse embellit et exalte et que ses haillons transfigurent (les Anneaux d'or, M. Leisen, 1947). Création de poète, cette Bijou Blanche croulant sous l'artifice, cachée sous les boas, les dentelles, les ombrelles et les moustiquaires, parodie de la Marlene sternbergienne, dansla Maison des sept péchés. Touche poétique, cette voix basse à force d'acharnement, que Marlene Dietrich manie comme un murmure et qui donne à la phrase la plus anodine des sous-entendus merveilleux. Touche poétique encore, cette manière unique d'allumer une cigarette et de jouer avec sa fumée. Touche poétique enfin, ce trait de génie qui juxtapose l'artifice de la femme à sa réalité : Marlene Dietrich, peinte et coiffée pour le cinéma, en tablier blanc de ménagère, jouant à la dînette dans l'Entraîneuse fatale.De plus, Marlene Dietrich est une actrice de métier ; limitée, peu expressive, mais cela ne la gêne guère. Que l'on considère un instant comment elle distribue ses sourires, un haussement de sourcil, ou un arrondi des lèvres, et l'on réalisera qu'elle est une actrice consommée. Des cinéastes de génie ne s'y sont pas trompés. Sternberg d'abord, qui nous en offrit de multiples visages : théâtreuse cruelle (l'Ange bleu) ; aventurière amoureuse (Curs brûlés) ; espionne protéenne (X. 27) ; femme perdue (Shanghai Express) ; mère et prostituée (Blonde Vénus) ; impératrice de Russie (l'Impératrice rouge) ; séductrice un rien sadique (la Femme et le Pantin). Voilà autant de créations improbables et changeantes qui ne sont que différents portraits de Marlene Dietrich. Billy Wilder lui offrit un rôle dramatique dont elle se tira avec adresse (Témoin à charge), après lui avoir proposé peut-être son plus beau rôle d'actrice, celui de la chanteuse désabusée dans le Berlin du marché noir, dans la Scandaleuse de Berlin (1948), une création d'un humour, d'une délicatesse et d'une élégance infinis. Alfred Hitchcock la choisit à merveille pour incarner le mensonge et l'illusion du spectacle dans le Grand Alibi (1950), où elle chantait la Vie en rose. Enfin, Fritz Lang en fit la femme-légende, mystérieuse et meurtrie, de l'Ange des maudits (1952).Marlene Dietrich a eu toutes les chances. Ce qui est incroyable, c'est qu'elle a réussi à n'en gâcher aucune, et qu'elle l'a fait en conservant son humour, son sourire ravageur, sa beauté, défiant tout le monde et le temps, les mains victorieuses posées sur ses hanches.

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
2015 Le Baron Imaginaire Acteur Sophie
2015 La Du Barry Acteur une coquette
2015 Tete Haute, Charlie Acteur MARCHAND Edmée
2015 Cafe electric Acteur Erni
2015 Tragedie De L'Amour Acteur Lucie

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