The Midnight Club
Netflix

Une tendre ghost story adolescente signée Mike Flanagan, qu'on a connu plus inspiré.

Vous vous êtes déjà racontés des histoires qui font peur, sous les étoiles au coin du feu ? Chaque soir à minuit pile, les membres du Midnight Club se réunissent pour énoncer, chacun leur tour, d'affreuses petites histoires de leur cru, où la mort est la véritable star. Il faut dire que ces ados autour de la table partagent tous une même souffrance : ils sont en phase terminale. Malade du SIDA ou rongé par un cancer incurable, ils ont tous choisi de vivre leurs derniers mois dans ce vieux manoir médicalisé, géré par une mystérieuse doctoresse compatissante. Ilonka est la dernière arrivée et rapidement, elle va se faire une place au sein de ce petit groupe qui essaye de se serrer les coudes, en attendant la fin...



Quand il était jeune, Mike Flanagan dévorait sous sa couette les nouvelles effrayantes écrites par Christopher Pike, des histoires surnaturelles, qu'il a compilé dans sa nouvelle série Netflix, comme un bel hommage à l'écrivain, qui prend des allures d'ode à l'art du storytelling. Car chaque épisode de The Midnight Club recèle une petite histoire flippante. Un thriller macabre, une aventure spatio-temporel ou un pacte avec le diable que racontent un par un les membres du Club. De micro-récits qui rythment le show et nous permettent, sous couvert de fiction, d'en apprendre plus sur leurs vies personnelles et leurs origines avant le manoir. C'est malin. Bien écrit. Et la plupart des chroniques horrifiques narrées par ce Midnight Club méritent d'être écoutées.

On ne peut pas en dire autant de l'intrigue générale de la série. Mike Flanagan a déjà été plus inspiré pour parler de la mort. Avec The Haunting of Hill House, il avait carrément révolutionné le concept de la maison hantée quand Sermons de Minuit avait su bouleverser l'idée même de foi et théologie. Cette nouvelle création Netflix, plus adolescente, à destination d'un public plus jeune, joue avec des ressorts dramatiques nettement plus classiques. On a le sentiment d'être plus souvent chez les Bracelets Rouges que dans Bly Manor. L'horreur a bien du mal à trouver sa place hors des contes de minuit. Malgré quelques jump scares un peu gratuits ici et là, l'épouvante s'inscrit en filigrane de ce manoir de la fin de vie. The Midnight Club n'est pas tellement une série qui fait peur et joue finalement beaucoup plus avec notre corde sensible.

The Midnight Club
Netflix

Il n'est pas simple de parler des enfants malades à l'écran, sans tomber dans une forme de pathos compliqué à surmonter. The Midnight Club trouve quand même une manière intelligente de traiter l'idée de la mort chez les jeunes. Le casting, composé essentiellement de nouvelles têtes, est assez inégal. Tous les personnages n'ont pas le même impact. Mais on s'attache vite à ce petit groupe malmené par la vie. Et jusqu'au bout, on a envie de croire avec eux que le surnaturel est possible. Mike Flanagan montre ainsi une autre facette de son talent, plus émotionnelle et moins spectaculaire. Ce n'est clairement là où il s'exprime le mieux, mais son Midnight Club n'en demeure pas moins une belle histoire de fantômes.

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