Pour le réalisateur de Sans filtre, le cinéma est forcément politique. Et cela se ressentira dans sa manière de présider le jury du festival de Cannes 2023 !
Après avoir reçu deux Palmes d'or, pour The Square (2017) et Sans filtre (2022), Ruben Östlund a été choisi par les organisateurs du 76e festival de Cannes pour être le président du jury de cette nouvelle édition. Alors qu'elle doit démarrer mardi, le 16 mai (et qu'elle se prolongera jusqu'au 27), Variety a posé quelques questions au futur remettant de la Palme, ainsi que des autres prix de la compétition.
Insistant sur le fait qu'"il est difficile de passer outre l'aspect politique des films", il assure qu'il sera "un Président social démocrate. Et Suédois. Plus Suédois que président, et davantage un producteur aussi." Il ajoute qu'il compte bien faire en sorte que tous les membres de son jury (Julia Ducourneau, Denis Ménochet, Brie Larson, Paul Dano, Damien Szifrón, Maryam Touzani, Rungano Nyoni et Atiq Rahimi) puissent donner leur avis ouvertement sur les films en lice, et il s'attend à ce qu'ils défendent fermement leurs goûts : "Le plus gros challenge en tant que président du jury, c'est de ne pas tomber dans le piège de rechercher un consensus. Vous souhaitez que chacun des membres se batte pour ses convictions, et pas que celui qui soit le mieux servi par l'échelle sociale domine. Je veux qu'on ait des débats bruyants à propos des films qui méritent de gagner."
S'amusant ensuite de sa propre ambition et de son esprit de compétition, il assure que s'il rêve personnellement d'être le premier réalisateur à recevoir trois Palmes d'or, il serait prêt à la remettre à Ken Loach "si son film est le meilleur. Si c'est le cas, il aura carrément la Palme. Mais alors je devrais être le premier à en gagner quatre !" Le cinéaste anglais, honoré sur la Croisette pour Le Vent se lève (1996) et Moi, Daniel Blake (2016) est effectivement en compétition cette année avec The Old Oak.
En fin d'interview, il évoque aussi rapidement son prochain film, The Enterainment System Is Down, promettant "qu'il entrainera le plus de départs d'une salle de cinéma de l'histoire du festival de Cannes." Lors du dernier festival de Berlin, il avait annoncé ce projet en précisant son pitch : "Ça s'appelle The Entertainment System is Down. C’est un film qui se passera sur un vol long courrier. Peu de temps après le décollage, les passagers apprendront du personnel de cabine qu’il n’y aura pas de divertissement sur ce vol car les écrans ne marchent plus. Ainsi, nous aurons des êtres modernes, dépendants des écrans, qui, d’un coup vont devoir se retrouver seul.e.s avec leurs pensées. Bien évidemment, au début, il y aura encore un peu de batterie pour les téléphones, les iPad, etc, mais bientôt, il n’y a plus rien…"
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