Paul Rudd à l'avant-première européenne de Ant-Man et la Guêpe
The Walt Disney Company France

Dans Ant-Man et la Guêpe, Paul Rudd n’arrête pas de changer de taille. Et c’est comme ça qu’il est grand. Rencontre.

On prend le même et on recommence ? Loin des explosions et des récentes prises de têtes existentialo-spatio-temporelle des films Marvel, Ant-Man et la Guêpe, diffusé ce dimanche sur TF1, mise une fois de plus sur le changement d’échelle (l’infiniment petit et le géant) et la bonne humeur. L’idée de génie de la saga, c’est d’avoir pris Paul Rudd comme héros. Avec son jeu laid-back et sa bonhommie très cool, l’acolyte de Judd Apatow fait souffler un vent iconoclaste sur le film de super. En interview, il est comme ça aussi : jetlagué, drôle et sans langue de bois.

Interview publiée initialement le 20 juillet 2018 :

Première : Vous n’arrêtez pas de changer de taille dans ce film. Quelle fut la scène la plus dure à tourner ?

Paul Rudd : Les scènes où je mesure un mètre face à Hope à taille réelle. Je serais bien incapable de vous dire pourquoi… Mais je sais qu’il a fallu filmer chaque scène plusieurs fois. C’était une question d’éclairage : les reflets du costume devaient correspondre. Parfois, chacun devait jouer face à un autre acteur vêtu de gris. Dans la scène où je prends le sac à dos de ma fille, il a fallu que je porte un sac à dos qui faisait une taille énorme et tout cela réclamait une telle précision que ça prenait des heures.

Comment garder l’énergie d’une scène de comédie dans ces conditions ?

Beaucoup de café. Plus sérieusement, c’est le job ! Il ne faut pas se poser trop de questions… Je sais aussi que la préparation physique que réclame ces films m’oblige à une alimentation hyper équilibrée : pas d’alcool, pas de sucre, pas de clope. J’ai beaucoup plus d’énergie qu’avant.

Mais ça doit être déprimant.

Oh… Ca l’est ! Dès que j’ai fini Ant-Man j’ai couru au pub du coin demander une pinte de Guiness et une assiette de frites !

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Ca fait quoi d’avoir une partenaire comme Evangeline Lilly ?

C’est génial. On avait l’idée de mettre la Guêpe au coeur de cette suite dès qu’on avait eu fini le premier volet. Dans les comics la dynamique entre les deux est centrale ! Et je vais vous faire une confidence : je suis très honoré d’être dans le premier film Marvel dont le nom de l’héroïne est dans le titre. Quant à Evangeline… Elle est incroyable. On le savait que c’était elle qu’il fallait mettre au cœur des films. C’est elle la vraie super-héroïne. Elle est mieux équipée que Scott pour faire ça, sans aucun doute possible. Et elle forme un duo de choc avec lui.

Scott n’a effectivement pas beaucoup des qualités requises pour être un superhéros. Quels sont ses superpouvoirs à vos yeux ?

Il veut être un bon père ! Et un honnête homme. Il veut aider les gens – surtout Hank Pym et Hope… C’est un type décent, ordinairement décent. Et c’est ça que j’aime chez lui : son côté type ordinaire. Qu’un mec ordinaire devienne un superhéros ça peut être stressant. Ou en tout cas compliqué et ce n’est pas aussi facile qu’on l’imagine.

Ca me rappelle que dans les Avengers il réagit toujours comme un fan.

Totalement. D’ailleurs, j’étais un peu comme ça sur le tournage de Infinity War. « Oh mon Dieu, Chris Evans ! Oh incroyable Robert Downey Jr ! » J’avais l’impression d’avoir dix ans.

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Y-a-t-il beaucoup de Paul Rudd dans Scott Lang ?

Pas mal. J’ai une fille de l’âge de la fille de Scott. Je comprends parfaitement les dilemmes de Scott. Comment être un bon père et un superhéros ? J’ai le même avec mon travail. C’est compliqué de bien faire plusieurs choses à la fois. Je dois souvent partir de longues semaines pour des tournages et je me demande parfois si ce n’est pas très égoïste. Je rate un match de foot de mon fils ou une fête d’école et ça m’ennuie… Je comprends Scott sur ce terrain, intimement.

Vous parliez de votre côté fanboy sur le tournage des Avengers. C’était comment de rejouer face à Michael Douglas ?

Waouh ! Un privilège. C’est une joie immense de pouvoir le côtoyer. J’étais fan de l’acteur, mais j’aime encore plus l’homme. Dire que c’est mon ami me paraît encore aujourd’hui très bizarre. C’est un mentor pour moi ! Un pro, qui prend son travail très au sérieux, mais a beaucoup de distance également.

Et Michelle Pfeiffer ?

Elle est incroyable. Et d’un talent fou, vraiment. En regardant le film la première fois, je me suis dit que la présence de Michelle, Michael et Lawrence Fishburne font d’Ant-Man un vrai film (rires). Ils apportent de la légitimité au projet (rires). Je n’avais jamais croisé Lawrence Fishburne. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Le premier jour, j’ai été surpris par le fait qu’il soit aussi drôle et sympathique. Il met tellement à l’aise que le troisième jour, je lui demandais comment était le tournage d’Apocalypse Now et ce que ça faisait de croiser Brando le matin. Je lui demande un jour s’il connaît Basquiat et il me répond « Oh ! Jean-Michel ? Oui, bien sûr » et il se met à me raconter des histoires dingues. Croiser la route de ces gens était insensé !

A ce point ?

Je peux vous dire que les scènes où Michelle Pfeiffer et Michael Douglas jouent ensemble… même l’équipe se mettait un peu en retrait pour regarder ça en tant que spectateur. La température change dans la pièce. Il se passe un truc différent. Ce n’est pas pour rien qu’on a inventé le concept de stars ! Croyez-moi, ils le sont à 100%.

A un moment donné, il y a cette scène géniale où Michelle Pfeiffer communique à travers vous. Comment avez-vous imaginé ce moment ?

Je ne l’ai pas travaillé avec elle. Mais je connais ses films par cœur. J’ai écouté sa voix avec attention. Mais l’objectif, ce n’était pas de faire mon Daniel Day Lewis (rires). Je ne voulais pas que ça devienne creepy. C’était un vrai pari. Si ça marchait la scène serait vraiment amusante. Sinon, ce serait dérangeant… A vous de me dire. La vraie référence, c’était Solo pour deux avec Steve Martin et Lily Tomlin.

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Qu’est-ce que ces films Marvel vous apportent en tant qu’acteur ?

J’ai des opportunités nouvelles grâce à la visibilité que ces films me donnent. Mais ça peut aussi compliquer la suite parce que je vais être identifié à Scott Lang pendant quelques temps. Je n’ai jamais choisi une logique de carrière et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. J’espère que ça m’aidera… Mais en attendant : j’adore cette expérience. J’ai aimé le script, aimé les gens avec qui j’ai travaillé. Et je crois qu’à ce stade de ma carrière, l’expérience compte plus que le reste.

Bande-annonce d'Ant-Man et la Guêpe :


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