Après la SAG-AFTRA, le syndicat des acteurs coréens réclame de meilleures rémunérations à la plateforme.
La tension monte contre Netflix en Corée du sud. L’industrie cinématographique du pays semble prendre le même chemin que celle des Etats-Unis : après les scénaristes, les acteurs revendiquent à leur tour une meilleure rémunération. La plateforme, déjà occupée par le plus grand mouvement social à Hollywood depuis 1960, est pointée du doigt pour avoir profité pendant de longues années d’un système sous-payant les acteurs secondaires sud-coréens.
Le syndicat des acteurs coréens (KBAU) souhaite entamer des négociations avec elle afin de créer de nouveaux contrats pour ses membres. Seulement, la plateforme évite tous les appels de son président, Song Chang-gon.
“L'une de leurs premières priorités lors de l'entrée sur le marché local devrait être d'établir un canal de communication avec des groupes comme nous, s'est indigné le président du syndicat des acteurs. Mais il n'y a pas de réponse du tout”, s’indigne-t-il dans les pages du Los Angeles Times. “Le problème, c’est surtout que les budgets des grosses productions ne sont pas distribués équitablement. La plupart revient aux acteurs-stars et scénaristes de renom. Mais pour la majorité des acteurs secondaires, les salaires ont stagné, ou fortement baissé”, ajoute-t-il.
En janvier, Netflix dévoilait que 60% de son audience consommait des films et séries sud-coréennes. Avec 56 productions originales, la plateforme s’est implantée dans le pays avec de grandes ambitions financières, et une information en tête : en Corée du Sud, les conditions de travail sont bien plus “flexibles”, voire abusives, autant pour les comédiens que pour les scénaristes.
“Les conditions de travail sur les productions originales de Netflix sont exactement les mêmes que les autres en Corée. (...) Il y a une quantité stupéfiante de travail non rémunéré dans le pays”, a notamment expliqué Kim Ki-young, président de la Broadcasting Staffs Union (qui représente les équipes de production en Corée du Sud) au Los Angeles Times en juin dernier.
Cette politique de rémunération désastreuse n’a même pas échappé à la série la plus populaire (et donc la plus rentable) de Netflix. Squid Game a rapporté plus de 900 millions de dollars au géant américain, qui n’a cependant quasiment rien versé à son créateur, Hwang Dong-hyeok. Son contrat comprenait la perte de tous ses droits de propriété intellectuelle, et certainement pas de “bonus” fructueux en cas de succès.
Tout comme les acteurs américains, les comédiens de Corée du sud craignent également le développement de l’intelligence artificielle au cinéma.
Leonardo DiCaprio, Meryl Streep et George Clooney soutiennent aussi la grève des acteurs“Il y a sans aucun doute des similitudes entre nous et la SAG-AFTRA [le syndicat des acteurs d’Hollywood, ndlr]”, admet Song Chang-gon. “Il serait utile que les organisations représentant les acteurs du monde entier collaborent entre elles, pour créer une vraie solidarité. Je pense que c’est très important”, conclut-il.
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