À l’occasion de la présentation de Pupille de Jeanne Herry dans le cadre du Festival Première, retour en cinq rôles sur la carrière d’Élodie Bouchez.
Dans les années 90, on ne voyait qu’elle. Lancée par Le péril jeune et Les Roseaux sauvages en 1994, Élodie Bouchez devint l’incarnation de la jeune femme libre, un peu grunge (c’était l’époque), qui vivait la vie à cent à l’heure, quitte à se brûler les ailes en route. Une actrice générationnelle qui a su ne pas s’enfermer dans des choix radicaux et exigeants pour se muer aujourd’hui en actrice populaire.
Les roseaux sauvages, d’André Téchiné (1994)
En un an, Élodie Bouchez tourne coup sur coup pour Arte Le péril jeune et Le Chêne et le Roseau, deux téléfilms appelés à connaître une seconde carrière au cinéma en raison de leurs qualités supérieures à la moyenne. Rallongé et retitré pour la salle Les Roseaux sauvages, le second se paiera même le luxe de remporter quatre César en 1995. Il témoigne de la sensibilité à fleur de peau de la jeune Élodie Bouchez, 21 ans, qui va durablement interpréter les jeunes femmes rebelles et passionnées.
La vie rêvée des anges, d’Erick Zonca (1998)
Déjà le film de la consécration pour Élodie Bouchez qui fait le doublé Prix d’Interprétation cannois / César de la meilleure actrice pour son rôle de marginale en quête de bonheur. Tout comme sa partenaire Natacha Régnier, elle mettra du temps à digérer ce succès public et critique inespéré.
La faute à Voltaire, d’Abdellatif Kechiche (2000)
En la choisissant pour jouer la nymphomane éprise du héros (Sami Bouajila) de son premier film, Kechiche capitalise presque sur l’archétype qu’incarne désormais Élodie Bouchez. En gentille névrosée, elle laisse cependant transparaître un tempérament comique que d’autres sauront par la suite exploiter.
Brice de Nice, de James Huth (2005)
La comédie de la première renaissance d’Élodie Bouchez après quelques années dans l’ombre. Dans cette comédie qui lança Dujardin, elle est tordante en amoureuse aux grandes oreilles de Clovis Cornillac. Par la suite, elle refera l’imbécile avec succès pour Éric et Ramzy (Seuls two, Hibou) et Quentin Dupieux (Réalité).
Pupille, de Jeanne Herry (2018)
L’année 2018 marque son grand retour sur le petit écran (dans Aurore sur Arte) et sur le grand. Avec deux très jolies apparitions dans Gaspard va au mariage et Guy, une prestation remarquée en femme de Romain Duris dans Fleuve noir, et surtout ce personnage de jeune femme qui mène un combat de dix ans pour adopter un enfant. Dans ce film choral qui décortique finement les rouages administratifs, elle livre une prestation tout en retenue aussi puissante que bouleversante. De quoi rêver à une deuxième nomination au César de la meilleure actrice, 20 ans après La vie rêvée des anges.
Pupille, qui doit sortir le 5 décembre prochain, est présenté en avant-première au Festival Première ce jeudi 27 septembre, dans toutes les salles Pathé Gaumont au prix unique de 8 euros pour tous.
Commentaires