Seuls Henri-Georges Clouzot, Michelangelo Antonioni, Robert Altman et Jean-Luc Godard l'ont fait avant lui...
C'est une Palme d’or qui fait entrer Jafar Panahi dans l’histoire du cinéma.
Avec la victoire de son film coup-de-poing Un simple accident (qui sortira en septembre prochain dans nos salles), le cinéaste iranien rejoint un cercle rarissime : celui des cinéastes qui ont conquis les trois plus grands festivals de la planète : Cannes, Berlin et Venise.
Jafar Panahi avait déjà marqué Berlin en remportant l’Ours d’or pour Taxi Téhéran (en 2015), portrait émouvant et rusé de la société iranienne filmé depuis l’habitacle d’une voiture. Et c’est avec Le Cercle (en 2000) qu’il avait décroché le Lion d’or à Venise, dénonçant avec une précision clinique la condition des femmes dans son pays. Avec cette Palme d’or cannoise, il devient le cinquième réalisateur à aligner ces trois trophées majeurs.
Car c'est un exploit rarissime, partagé jusque-là par Henri-Georges Clouzot, couronné à Venise pour Manon (1949), puis doublement sacré en 1953 avec Le Salaire de la peur, qui rafla à la fois l’Ours d’or à Berlin et le Grand Prix à Cannes (l’ancêtre de la Palme d’or) - ce qu'aucun autre film n'a jamais fait.
Michelangelo Antonioni a lui aussi gravé son nom dans l’histoire avec La Notte (1961) à Berlin, Le Désert rouge (Il deserto rosso, 1964) à Venise et Blow-Up (1967) à Cannes.
Quant à Robert Altman, il s’est imposé avec MASH* (1970) à Cannes, Buffalo Bill and the Indians (1976) à Berlin et Short Cuts (1993) à Venise.
Jafar Panahi makes history as the 4th director to win top prizes at three major film festivals:
— Film Updates (@FilmUpdates) May 24, 2025
• Cannes Palme d’Or (It Was Just an Accident)
• Berlin Golden Bear (Taxi)
• Venice Golden Lion (The Circle)
Joining Henri-Georges Clouzot, Michelangelo Antonioni & Robert Altman. pic.twitter.com/wRPkqiwIIA
À cette liste prestigieuse, on peut aussi ajouter le nom de Jean-Luc Godard, également couronné par les trois géants : Lion d’or à Venise pour Prénom Carmen (1983), Ours d’or à Berlin pour Alphaville (1965), et honoré par une Palme d’or spéciale à Cannes pour Le Livre d’image (2018) — hommage à l’ensemble d’une œuvre insoumise.
Grâce à Un Simple Accident, Jafar Panahi s’inscrit aujourd'hui dans cette lignée de géants.







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