Dear Santa
Paramount

Jamais drôle, jamais innovante, cette comédie nian-nian en roue libre n'est pas un cadeau.

Dans le genre Père Fouettard américain, on a déjà eu le dément Grinch de Jim Carrey ou l'iconoclaste Bad Santa de Billy Bob Thornton. Mais là, ce sont les frères Farrelly qui nous gâchent Noël, avec Dear Santa, un conte enfantin rasoir et sans queue-ni-tête.

Tout part d'un gamin de 11 ans, souffrant de dyslexie et mal dans ses baskets, qui écrit une lettre au Père Noël, pour faire plaisir à sa mère en déprime. Sauf que Liam écrit une énorme faute d'orthographe, mélangeant les lettres de "Santa" et "Satan". Touché par l'attention du garçon, le démon débarque des Enfers dans le placard de sa chambre. Et lui annonce qu'il va pouvoir réaliser trois vœux. Bien entendu, au terme du dernier, il prendra son âme...

Dear Santa
Paramount

Le Diable devient donc le génie d'Aladdin - le script n'arrête pas d'y faire référence, comme pour s'en dédouaner - dans un conte de Noël à la platitude épuisante. Les frères Farrelly nous ont si souvent habité à la folie (Dumb & Dumber), à l'originalité brute (Fou d'Irène) et à l'humour détonant (Mary à tout prix), qu'on a un peu de mal à croire que ce sont eux qui sont derrière Dear Santa. Certes, cela fait quelques années (depuis Dumb & Dumber De en 2014) que les deux frangins n'avaient plus fait de film ensemble. Mais Peter Farrelly a quand même remporté un Oscar entre temps (pour Green Book) et sa dernière farce, Ricky Stanicky, s'était avérée franchement drôle, voire impertinente par moments. Alors comment en est-on arrivé au ratage mièvre de Dear Santa ?

De toute évidence, Bobby Farrelly (crédité comme seul réal sur ce coup) a misé sur une histoire familiale parsemée de gags bon enfant. Une fable pour les plus jeunes, quitte à laisser complètement pantois les parents qui ont grandi, eux, en regardant Mary à tout prix. Jack Black fait tout ce qu'il peut avec son personnage démoniaque en carton. Il y insuffle son énergie habituelle, mais le feu ne prend jamais. Parce que les (rares) blagues sont molles et aucune séquence ne sort du lot, certaines relevant carrément du malaise total, comme lorsque Liam monte sur scène avec (le vrai) Post Malone en concert. Rien n'a de sens. Le scénario est passablement décousu jusqu'à son twist final qui efface carrément le film. A Noël, faites-vous plaisir, regardez autre chose.

Dear Santa, des frères Farrelly, à voir sur Prime Video le 12 décembre 2024.