Le producteur s'est levé pour féliciter le réalisateur, mais leur discussion a vite dérapé.
A l'occasion de la cérémonie des Oscars 2023, The Hollywood Reporter a publié un long papier récapitulant le déroulement de l'édition d'il y a tout juste 25 ans. Le 23 mars 1998, James Cameron recevait l'Oscar du meilleur film pour Titanic, mais aussi du meilleur réalisateur et encore 9 autres récompenses dorées, Jack Nicholson et Helen Hunt étaient honorés des statuettes des meilleurs comédiens grâce à leurs rôles inoubliables dans Pour le pire et pour le meilleur, Kim Basinger et Robin Williams remportaient les prix des meilleurs seconds rôles, respectivement pour L.A. Confidential et Will Hunting...
Le magazine américain a contacté plusieurs personnalités phares de la soirée afin de se remémorer leurs meilleurs -et pires- souvenirs : le maître de cérémonie Billy Crystal, les créateurs de Will Hunting Ben Affleck et Matt Damon, les comédiennes Helen Hunt et Kim Basinger... Une anecdote, racontée par James Cameron, sort du lot : le cinéaste explique qu'avant de remporter la statuette principale, il est monté sur scène pour récupérer l'Oscar du meilleur montage, déjà pour Titanic, et qu'en redescendant, il a été arrêté par Harvey Weinstein, le producteur qui soutenait alors Will Hunting. Celui-ci tenait à le féliciter, mais Cameron, qui avait eu vent du comportement toxique du boss de Miramax, via la mauvaise expérience vécue par Guillermo del Toro sur Mimic, lui est rentré dedans, et les deux hommes ont failli en venir aux mains. C'était bien avant que les accusations d'agressions sexuelles et de viols ne pleuvent sur Harvey Weinstein, mais aussi la claque de Will Smith envers Chris Rock avant de recevoir l'Oscar du meilleur acteur, lors de l'édition 2022. A en croire Cameron, ce geste aurait pu avoir un précédent : il dit clairement qu'il avait envie de frapper son interlocuteur avec son Oscar dans l'extrait traduit ci-dessous ! Notez qu'il avait déjà évoqué cette histoire en interview, en 2017, mais sans livrer autant de détails.
"Tout ce que je savais sur Harvey à l'époque me venait de Guillermo del Toro. On est de bons amis depuis 1991 et il m'avait raconté toute la merde que Miramax lui avait balancée pendant qu'il tournait son premier film, Mimic, et qu'ils étaient allés jusqu'à le virer. Les acteurs, menés par Mira Sorvino, se sont révoltés et ont dit qu'ils ne travailleraient plus jusqu'à ce qu'il revienne. Puis quand c'est devenu un succès, qu'il a reçu de bonnes critiques, Harvey a sauté sur l'occasion pour dire tout le bien qu'il pensait du film.
Et donc voilà, j'étais avec mon Oscar du meilleur montage à la main, en train de revenir m'asseoir à ma place, et Harvey me saute dessus pour me féliciter pour mon film. Il me sort : 'Si vous cherchez un bon studio, qui traite les artistes en amis, tout comme les cinéastes... Il m'a tendu la main, mais je lui ai mis un vent. C'est vraiment moche comme souvenir.
J'ai défendu Guillermo et dénoncé ses mensonges devant Harvey, et là il a commencé à parler plus fort, à m'insulter, il était à la limite de devenir violent physiquement. A cet instant, il a failli se recevoir un coup d'Oscar - même si ce geste n'aurait pas été tellement approprié, je pense. Mais je ne réfléchissais pas à cela sur le moment, j'avais juste cette arme en main... Le moment le plus fou dans tout ça ? Les gens autour de nous qui soufflaient : 'Pas ici ! Pas ici !' Comme si c'était ok de se battre dans l'allée, mais surtout pas au sein de la salle de la cérémonie des Oscars !"
Harvey Weinstein n’a jamais réussi à faire plier le studio Ghibli
Commentaires