Nom de naissance Abba
Genre Femme
Avis

Biographie

Marta Abba, actrice italienne, est née le 25 Juin 1900 à Milan. Son père, Pompeo Abba, commerçant, et sa mère Giuseppina Trabucchi, font partie des familles milanaises aisées, proches de la petite bourgeoisie. Elle a une sœur cadette, Celestina, qui deviendra elle-même actrice sous le nom de scène Cele Abba. Après ses études scolaires, Marta s'oriente vers le théâtre qu’elle étudie à l’Académie théâtrale de Milan. Ses débuts sur les planches remontent à 1922, lorsque Virgilo Talli la dirige dans une pièce dramatique de l’écrivain russe Anton Tchekhov. La passion et la fougue qui se dégagent de son jeu enchantent les critiques qui tombent sous le charme de cette jeune actrice prometteuse. Dotée par ailleurs d’un physique attirant, elle enchaîne, dès lors, les apparitions,plus acclamées les unes plus que les autres. Sa vie et sa carrière prendront un tournant décisif lorsqu’une année après ses débuts, tombe sous son charme, Luigi Pirandello.La rencontre de Marta Abba avec l’écrivain, poète et dramaturge italien - lauréat du Prix Nobel de Littérature en 1934 - scellera le destin de la jeune actrice, qui deviendra surtout connue à travers la passion complexe que les deux personnages vont vivre.L’actrice a en effet entretenu avec Luigi Pirandello une relation où se côtoyaient amour et art. Depuis leur rencontre en 1923, Marta Abba fut la muse et la source d’inspiration de Pirandello, jusqu’à la mort de ce dernier en 1936.Elle est une jeune actrice ambitieuse de vingt-cinq ans lorsqu’elle fait la connaissance du grand écrivain de cinquante-huit ans dont la femme était confinée dans un asile psychiatrique. On découvrira par la suite, qu’à travers leur correspondance composée de quelques 560 lettres, la jeune femme avait non seulement inspiré, mais également aidé l’écrivain vieillissant à regagner confiance en ses travaux.Metteur en scène au Théâtre d’Art de Rome à l’époque, Luigi Pirandello s’empresse d’y engager Marta Abba. La jeune actrice saisit l’opportunité et intègre la troupe jouant dans les pièces du futur Nobel, notamment Diana et la tuda, L’amica delle mogli, Trovarsi, et Comme tu veux Pirandello semble avoir trouvé en Marta la grande actrice qu’il recherchait après la déception qu’il connut avec Eleonora Duse la réponse italienne à l’exubérante Sarah Bernhardt qui avait toujours refusé de jouer pour lui, sous prétexte que le dramaturge n’était pas encore assez connu à l’époque où il la sollicitait.Luigi Pirandello aura tendance à développer une obsession pour sa relation, que les historiens pensent non consommée avec Marta. Obsession qui a certes bien servi le théâtre italien, le pygmalion et sa muse ayant mis à profit leurs talents respectifs dans la production de grandes œuvres théâtrales jusqu’aux alentours de 1930.Cette année-là, Marta Abba décide de se lancer corps et âme dans son projet personnel : elle crée sa propre troupe théâtrale et se donne l’occasion d’élargir son répertoire à des auteurs comme George Bernard Shaw, Gabriele d’Annunzio et Carlo Goldoni. Elle travaille également avec des metteurs en scène d’envergure tels que Max Reinhardt et Guido Salvini. N’ayant rien perdu de son talent, elle part en tournée en Italie puis à l’étranger, recueillant à chaque représentation les acclamations du public et de la critique.A son retour, en 1933, elle est en tête d’affiche du film Il caso Haller d’Alessandro Blasetti. A ses côtés on retrouve Memo Benassi et Isa Miranda, ainsi que sa sœur Cele qu’elle imposa à la production, et qui avait déjà participé à plusieurs pièces de théâtre en 1927.L’année d’après, elle revient sur le grand écran avec Teresa Confalonieri de Guido Bignone qui lui confie le rôle principal du film sorti en 1933, où elle donne la réplique à Nerio Bernardi. Ce seront les deux seuls films de sa carrière.Lassée de sa relation platonique avec Luigi Pirandello, elle part en 1936 à la conquête de l’Amérique et fait ses débuts dans la pièce Tovarich au Théâtre Plymouth dans le rôle de la Grande Duchesse Tatiana Petrovna. L’année suivante, elle joue à Broadway dans Loyalty of love . En 1938, elle finit par épouser un industriel américain issu de la richissime famille Millikin avec lequel elle s’installe à Cleveland dans l’Ohio jusqu’en 1952, année de leur divorce.Marta Abba décide alors de retourner dans son Italie natale et reprend le théâtre. Mais les quinze années d’exil vont l’empêcher de retrouver son succès d’antan. Résignée, elle met fin à sa carrière et se retire à Fauglia au sud de Pise, dans sa villa cossue baptisée Trovarsi ( se retrouver , en italien) du nom d’une pièce de Pirandello.Atteinte de paralysie, Marta Abba finit ses jours en fauteuil roulant dans la ville thermale de San Pellegrino où elle se soignait. Elle succombe à Milan d’une hémorragie cérébrale un 24 juin 1988, loin des feux de la rampe.