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Indissociable de l’histoire de l’Art Moderne, la mécène et collectionneuse Peggy Guggenheim est ici en quelque sorte ressuscitée trente-huit ans après sa mort : la réalisatrice a retrouvé les cassettes -qu’on croyait perdues- de sa dernière interview accordée à sa biographe américaine. C’est donc d’outre-tombe que nous parvient la voix fatiguée de celle qui accompagna la révolution dada et abstraite et qui découvrit Jackson Pollock. Habile montage d’archives et d’interviews de ceux qui l’ont côtoyée, le documentaire insère ponctuellement cette voix fantôme pour rétablir certaines vérités ou en divulguer d’autres (« j’ai couché une fois avec Jackson mais je ne veux pas que ça apparaisse dans ma biographie »). De cette existence éminemment romanesque, marquée par de très grands malheurs (son père mourut à bord du Titanic, sa sœur aînée en couches, sa fille se suicida), le documentaire, passionnant, retient que Peggy Guggenheim vécut d’abord et avant tout pour l’art, au milieu d’amants célèbres narcissiques et de chiens fidèles.
Christophe Narbonne
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Peggy Guggenheim, la collectionneuse
Première
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