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Un écrivain est-il par essence condamné à rater sa vie ? Voilà la question que pose cette chronique brillamment cérébrale dans laquelle un jeune romancier, terrorisé par l'idée du succès, s'enferme dans une spirale d'autodestruction dont ses amours feront les frais. Un personnage si puissamment écrit (somptueuse mitraillade de dialogues) et interprété (Jason Schwartzman, sidérant de nuances) que le film ne sait plus trop quoi faire lorsque celui-ci disparaît de l'intrigue, au point de voir son intelligence se retourner contre lui.
Toutes les critiques de Listen Up Philip
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C'est Perry lui-même qui conte l'histoire de Philip, voix off ironique qui offre un véritable contrepoint comique aux élucubrations prétentieuses de l'auteur. L'occasion de découvrir Jason Schwartzman, chouchou de Wes Anderson, dans un premier rôle à l'inverse de sa sensibilité de doux rêveur. Ce qui lui va comme un gant.
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Sur le papier, ce troisième film du réalisateur Alex Ross Perry possède tous les atours peu réjouissants de la comédie dépressive arty calibrée pour Sundance. Evidemment, on a tout faux : c'est super lucide, de mauvaise humeur, remarquablement écrit et interprété - Jason Schwartzman, génial.
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Engagé dès le début sur un rythme déchaîné, le film semble d’abord épouser le point de vue de son personnage principal et fait du cynisme son moteur comique, creusant un humour maso dans un flux de monologues caustiques et d’hilarants duels oratoires.
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Le mélange sophistiqué de tonalités donne un film séduisant et âpre, réflexion à la fois intellectuelle et sensible sur la création et les élans de la vie. Qui ouvrent les chemins de la célébrité, de l'amour. Ou de la grande solitude.
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Si l’on ne peut lui dénier un brin de grâce, qu’il doit au seul brio, plein d’exultation sous la bile, de ses acteurs (...), "Listen Up Philip" se complaît tant dans l’orchestration des mesquineries et de l’exécrabilité de personnages-pantins gargarisés de leur personne qu’il en omet de voir combien il peut leur ressembler.
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Heureusement, Jonathan Pryce apporte du relief dans une composition, comme de coutume, et trop rare, digne d’intérêt. Le seul atout du film, avec la beauté des actrices. Sinon, pour le reste, l’ennui règne. N’est pas Woody Allen qui veut.
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Cette comédie de l’ego acerbe s’amuse du nombrilisme de son narrateur, incarné avec jubilation par Jason Schwartzman, délicieusement odieux en pendant sardonique de Woody Allen.