Première
par Frédéric Foubert
Le cérémonial du choix d’un nouveau pape, avec ses centaines de cardinaux confinés, ses rituels immuables, possède un potentiel cinématographique énorme, qui a récemment intéressé des cinéastes aussi différents que Moretti, Sorrentino ou Meirelles. Dans Conclave, Edward Berger s’inspire d’un roman de Robert Harris pour raconter une élection papale sous tension. Huis-clos, machinations, gros casting… Le film se savoure comme un de ces néo-whodunit à la Agatha Christie, sans cadavre, mais avec un Ralph Fiennes des grands jours en Hercule Poirot du Vatican. Derrière la mécanique du thriller, il s’agit aussi de raconter comment l’Eglise est bousculée par le monde extérieur, entre terrorisme, populismes, évolutions sociétales… Le tout est un peu lourd, mais plutôt divertissant, jusqu’à un twist final inoubliable. Comment expliquer pour autant pourquoi Conclave figure parmi les favoris des prochains Oscars ? Les voies de l’Académie sont impénétrables.