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Fidèle aux irrésistibles bandes dessinées de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (également réalisateurs du film), Aya de Yopougon raconte le quotidien universellement touchant d’une bande de copines en plein passage à l’âge adulte, mais dans un contexte africain que l’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma. L’approche des deux auteurs, dépourvue d’exotisme, est véritablement singulière. D’abord, par son caractère urbain (loin des cases de Kirikou, le récit se déroule à Yop City, un quartier de la classe moyenne d’Abidjan), et ensuite, par la dualité qui caractérise le personnage principal, Aya, profondément africain (notamment dans son rapport à la famille) mais animé d’élans féministes peu compatibles avec son quotidien. La reconstitution de l’époque est soignée, des coupes de cheveux aux pantalons pattes d’eph, en passant par la musique afro-cubaine et les publicités télé kitchissimes. Dommage que l’animation soit aussi paresseuse – par moments, on a tout simplement l’impression de voir un album prendre vie à l’écran. Le charme du film est donc ailleurs, dans sa tendresse réaliste et sans complaisance, dans son humour ponctué d’argot abidjanais et dans sa manière d’aborder les sujets les plus graves dans de très sonores éclats de rire.
Toutes les critiques de Aya de Yopougon
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Aya de Yopougon est une nouvelle preuve, après d’autres adaptations de bandes dessinées par leurs propres auteurs – Persepolis par Marjane Satrapi, avec Vincent Paronnaud, Le chat du rabbin par Joann Sfar, avec Antoine Delesvaux – qu’il est possible, en France, de réaliser des dessins animés drôles et profonds, intelligents et beaux.
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Critique sociale en pointillé (les pères sont des machos, ivrognes et infidèles, qui n’hésitent pas à cogner leur progéniture), « Aya de Yopougon » est aussi un manuel de débrouillardise à l’usage des jeunes filles qui veulent, quitte à se retrouver « enceintées », se déhancher dans la folie douce du « Ça va chauffer », le dancing en plein air, puis dans les bras de leur bien-aimé sous la voûte céleste de « l’hôtel aux mille étoiles ». Réjouissant.
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Une petite joyeuseté qui allie un régal de graphisme et une histoire façon tranches de vies qui sonne vraiment juste.
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Tout déborde de vie, de la petite case familiale à la villa pompeuse du patron local, du palace chic au coin tranquille où les jeunes gens font l'amour. Les couleurs vibrent : murs ocre ou bleu délavé, ciel blanc, tissus bigarrés des boubous. L'évocation des années 1970 est savoureuse. Les deux réalisateurs ont même poussé le plaisir jusqu'à glisser quelques « vraies » pubs d'époque, où l'on apprend, par exemple, que la bière, c'est vraiment bon pour la santé.
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Fidèle au graphisme original et à toute la fantaisie, le film d’animation donne une sacrée vie à la BD. On se délecte d’entendre la voix d’Aya (Aïssa Maïga, parfaite) et de l’ambiance sonore de Yopougon.
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Si l'animation est statique, on retrouve toute l'atmosphère du quartier popu dAbidjan dans les années 70, l'humour un peu naïf de la BD et son langage coloré.
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L’adaptation gigogne, mais attrayante d’une bande dessinée qui nous dévoile une représentation inhabituelle de l’Afrique, sur le ton de l’humour.
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L'ensemble est dominé par un politiquement correct naïf, qui manque d'aspérité et empêche le film de dépasser le stade des bonnes intentions.
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Adapté de la bande dessinée éponyme pas ses auteurs, Aya de Youpougon reprend les deux premiers tomes de la série. cette plongée en Afrique est un pur moment de bonheur, mais n'apporte malheureusement pas de surprises par rapport à la version papier.
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Aya de Yopugon est l'adaptation par les auteurs eux-mêmes (le duo Marguerite Abouet et Clément Oubrerie) de leur formidable BD (6volumes parus), chronique bien sentie de la vie dans les quartiers d'Abidjan à la fin des années 70. Le projet d'un dessin animé peut se comprendre et il y a là suffisamment de personnages stylés pour donner naissance à un film séduisant. Pourtant, le résultat laisse un sentiment mitigé, comme si les éléments de la BD, en s'animant, devenaient un coup plus enfantin, un coup plus kitch. Ce n'est vraiment pas déshonorant, mais la réalisation manque singulièrement de folie, et peut-être, tout simplement... de moyens.
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Elle a du caractère, de l'ambition et, surtout, des amis hauts en couleur. Du coup, le film n'en manque pas, même s'il pâtit d'une animation à la fluidité en deçà de celle à laquelle on est désormais habitué.
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Consacrée au festival d'Angoulême, la série BD est un vrai chef-d'oeuvre. Le dessin animé est en loin. Toutes les courbes généreuses qui dessinaient des silhouettes inoubliables aux héroïnes de cette saga ivoirienne ont disparu dans une animation raide et empressée. Sniff, Dêh !
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Adaptation à l'écran d'une série d'albums de bande dessinée qui évoquent le quartier d'enfance populaire d'un des auteurs, Marguerite Abouet, originaire d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. L'histoire de trois belles jeunes filles qui cherchent à s'émanciper de leurs tutelles respectives et à se forger un destin. Un univers hélas un peu entaché par la joliesse et l’édulcoration.
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Le récit perd ses repères et se met à déambuler au hasard, se disperse dans l’accessoire, et s’achève comme il a commencé : sans vraiment de substance.