Roman Polanski de son vrai nom Raymond Roman Liebling est un comédien, metteur en scène de théâtre, producteur, scénariste et réalisateur de cinéma français d'origine polonaise. Né à Paris le 18 août 1933, il est célèbre pour ses films Répulsion, Le bal des vampires, Rosemary's baby, Chinatown, Le locataire, Tess, Le pianiste, Ghost Writer et La Vénus à la fourrure.
Né à Paris, il part ensuite avec sa famille en Pologne, à Cracovie, ville natale de son père. Difficilement prononçable pour les polonais, Raymond devient Roman, voire Romek, et Liebling devient Polanski.A Cracovie, Roman Polanski découvre le cinéma avec sa demi-sœur Annette, une grande cinéphile et passe ainsi ses journées dans les salles obscures. Mais sa vie prend un tournant cauchemardesque suite à l’invasion nazie en 1939. Il fait en dépit de tout, ses débuts à l’école mais la quitte bientôt parce que les juifs n’y ont plus droit.
Polanski, échappé du Ghetto
Echappé du ghetto, il se réfugie à la campagne chez des fermiers avant de revenir à Cracovie. Il perd sa mère dans les camps et ne reverra son père qu'après la guerre. Ce traumatisme et le manque d'affection qu’il éprouve durant cette période, marqueront toute son œuvre.C’est à la fin de la guerre, dans les camps de scouts puis avec son ami d’enfance Piotr Winowski, que Roman Polanski découvre sa vocation d'artiste et de comédien, prise peu au sérieux par son père. Il va joindre comme jeune acteur la troupe de radio La Joyeuse Bande, pour enregistrer des spectacles radiophoniques à coloration communiste pour les enfants.
Premiers rôles
Il s’engage également dans une pièce de théâtre Le Fils du Régiment, mis en scène par Josef Karbowski, qui remporte un grand succès en Pologne et qui a été récompensée au Festival de théâtre de Varsovie. Andrzej Wajda, son ami, le dirige notamment dans Une fille a parléIl prend goût au cyclisme, anime un temps une marionnette dans Le Cirque Tarabumba et y apparaît aussi comme acteur. Ayant raté sa matura (bac polonais), il est accepté à l’Ecole des Beaux-arts, grâce à ses dons de dessin. Mais c’est son entrée en 1955 à la luxueuse école de cinéma de Lodz qui le bouleverse. Il y réalise huit courts-métrages, dont Deux hommes et une armoire et reçoit un Prix international en 1958. A la même époque il épouse l'actrice principale de la majorité de ses films courts, Barbara Kwiatkowska, mais ils divorcent quatre ans plus tard.
Le drame de Sharon Tate
En 1962, Roman Polanski signe son premier long-métrage, Le Couteau dans l’eau, méprisé en Pologne, primé à Venise et nominé à l'Oscar du meilleur film étranger, le film lui permet de partir en Grande Bretagne. Il s’installe à Londres et y tourne plusieurs films, comme le thriller Répulsion et Cul de Sac, récompensés par l’Ours d’argent et l’Ours d’or à Berlin en 1964 et 1965, ainsi que la comédie d’horreur Le Bal des Vampires avec sa future femme, Sharon Tate.Ces succès critiques et commerciaux lui permettent de déménager pour les Etats-Unis où il réalise son premier film hollywoodien, le thriller fantastique Rosemary’s baby, le plus gros succès de l’année 1968, qui lui vaut deux nominations aux Oscars. Il se marie avec Sharon Tate, qui fut sauvagement assassinée dans leur demeure californienne, une année plus tard, par la bande de Charles Manson. C’est une nouvelle tragédie pour le metteur en scène qui sombre dans la dépression, d’où une version désespérée et très violente de MacBeth.Il tente néanmoins de retrouver le sourire et réalise la comédie italienne Quoi ? Avec Marcello Mastroianni puis Chinatown, un véritable triomphe publique et critique pour le cinéaste, qui est nommé onze fois aux Oscars.
Condamné pour viol, Polanski s'exile
En 1977, après le scandale médiatique consécutif à sa condamnation pour le viol d’une adolescente de treize ans, Samantha Geimer, Roman Polanski fuit les Etats-Unis pour éviter la prison et s’installe en France, où il réalise le mélodrame Tess, en hommage à sa femme, qui croule sous une avalanche de prix en tout genre, dont les César du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure photographie et trois Oscars techniques gagnés sur six nominations.En 1984, Roman Polanski publie son autobiographie très remarquée, Roman par Polanski où il revient sur des anecdotes de tournage, son parcours, les drames de sa vie privée, ses traumatismes personnels et ses mésententes professionnelles.
Polanski, Le Pianiste et l'histoire de Varsovie
En 1989, il épouse sa troisième femme, de trente-trois ans sa cadette, l’actrice Emmanuelle Seigner, qu’il rencontre lors du tournage du film Frantic. il enchaîne ensuite avec les films Lunes de fiel (1992), La jeune fille et la mort (1994) et La Neuvième porte (1999), avant de signer, en 2002, son chef d'oeuvre : The Pianist, adapté de l'autobiographie du pianiste et compositeur polonais Wladyslaw Szpilman, grosse production dans laquelle il évoque le sujet de l'occupation de la Pologne, la création puis la destruction du ghetto de Varsovie par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le film lui vaut la Palme d’Or au Festival de Cannes, sept César dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Adrien Brody, ainsi que trois Oscars, obtenus sur sept nominations, ceux de la meilleure mise en scène, du meilleur premier rôle masculin pour Brody et de la meilleure adaptation pour le scénariste Ronald Harwood.En 2005, il signe une adaptation cinématographique d’Oliver Twist mais le film est un semi échec. Un an plus tard, il fait son retour sur les planches dans Doute. En 2008, il est le sujet du documentaire Roman Polanski : Wanted and desired, biopic non autorisé qui revient sur son parcours. Le film est un véritable succès.
Polanski rattrapé par la justice
Fin septembre 2009, le cinéaste est arrêté en Suisse sur mandat d'arrêt américain, suite à l'affaire de moeurs qu'il a vécu il y a plus de 30 ans. Les Etat-Unis réclament l'extradition du réalisateur, que refuse Polanski.Ce dernier, assigné à résidence dans son chalet suisse parvient tout de même à finir son film The Ghost writer, un thriller avec Ewan McGregor et Pierce Brosnan. Le film est unanimement salué par la critique et remporte un Ours d'argent à Berlin et récompense aussi son réalisateur. Quelques mois plus tard, Polanski reçoit le César du meilleur réalisateur pour le film. Dans la foulée, le ministre de la Justice suisse explique que Polanski "ne sera pas extradé vers les États-Unis et que les mesures de restriction de sa liberté sont levées". Néanmoins, Polanski est toujours considéré comme un fugitif aux Etats-Unis. Il ne peut donc pas remettre les pieds au pays de l'Oncle Sam sans prendre le risque d'aller en prison.
Polanski de retour à Cannes
Après le succès de son The Ghost writer, son nouveau film, Carnage est sélectionné en compétition officielle pour la 68ème Mostra de Venise. Son film remporte le César de la meilleure adaptation aux César 2012. L'année suivante, il fait son retour à Cannes pour présenter en compétition officielle son Vénus à la fourrure. S'il repart bredouille de la Croisette, le film se trouve tout de même nommé dans les catégories Meilleur film et Meilleur adaptation lors des César 2014. Polanski remporte le César du Meilleur réalisateur tandis que Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner sont respectivement nommés dans les catégories Meilleur acteur et Meilleure actrice pour leurs rôles dans le film.