Sale temps à l'hôtel El Royale
Twentieth Century Fox

On attendait mieux du deuxième film du réalisateur de La cabane dans les bois que ce huis-clos prévisible et sanglant.

Six ans après l'excellent La Cabane dans les bois (2012), film d'horreur à (très, très gros) twist qui déterrait avec bonheur les monstres de la pop culture (comme Cloverfield qu'il a co-écrit), on attendait beaucoup du deuxième film de Drew Goddard, d'autant que le pitch était tellement classique qu'il en était alléchant : dans les années 60, un prêtre, un VRP en aspirateurs, une jeune hippie et une chanteuse de soul noire se retrouvent dans un motel à la gloire passée situé pile sur la frontière entre Californie et Nevada. Tout va évidemment dégénérer, mais dans quelle direction ? Celle du (très, très gros) twist façon La Cabane dans les bois où les clichés dissimulent une horreur cosmique ? A moins que les chambres de l'El Royale dissimulent-elles quelque chose de plus terrifiant ? Quelque chose qui justifie tous ces clichés un brin pesants ? Perdu. Il ne s'agit en fait que d'un huis clos flingueur et flingué sans surprise. Avec, comme cache-misères, des éclairages très contrastés, quelques flashbacks et des scènes vus sous un angle différent (ce qui ne sert pas à grand-chose) au son d'une playlist excitante mais gentiment classique... Pas terrible, tout ça. Trop cliché, trop lent, comme si Drew s'était laissé perdre par le juke-box au détriment de l'architecture du lieu. Reste le casting : Chris Hemsworth, génial en gourou gangster, et Cynthia Erivo, également dans Les Veuves de Steve McQueen, à la voix épatante. Bref, la musique est bonne, mais l'ambiance pas terrible.

Sale temps à l'hôtel El Royale, en salles le 7 novembre 2018