Toutes les critiques de Sous les figues

Les critiques de Première

  1. Première

    Au commencement, il y a un jardin, serait-ce celui d’Eden, dans le nord-ouest de la Tunisie, ou plus précisément un verger. De longues feuilles vertes à la cambrure de trèfle et de fiers troncs abritent des figues. C’est l’été. Des jeunes, des aïeux, des femmes en foulard et des hommes (que des comédiens non professionnels) cueillent les figues. Et discutent de choses et d’autres. De leurs sentiments surtout. Plus loin, un jeune couple se courtise, puis s’aime en cachette, religion oblige. Mais le huis-clos se resserre vite. Le chef rode dans le verger comme un loup devant un troupeau. Sous les figues dessine ici les rapports de genre et de classe asymétriques dans la Tunisie d’aujourd’hui. Tout un vaste système de domination, patriarcal et capitaliste qu’il faut fuir, avant que les feuilles ne finissent par se refermer sur les protagonistes.  

    Estelle Aubin