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Un film comme un puzzle dont jusqu’à l’ultime image on découvrira des pièces inattendues. Un film riche en surprises sans en être obsédé tout simplement car comme son titre l’indique, il se déploie telle une variation autour de la mémoire défaillante. On rencontre d’abord Sylvie, une femme à fleur de peau, dont on perçoit vite le besoin d’un quotidien structuré construit autour de son travail, de sa fille et de ses réunions avec les Alcooliques Anonymes pour ne pas rechuter. Mais un grain de sable va faire tout dérayer. Une réunion d’anciens de son lycée où elle croit reconnaître en Saul un de ses camarades qui l’a agressée sexuellement. Saul qui, ce soir- là, va la suivre, dormir au pied de son appartement et ne plus se souvenir de rien au matin à cause de la maladie dégénérative qui détruit sa mémoire. Sylvie comprendra vite que sa mémoire à elle lui joue aussi des tours mais cette rencontre va à jamais tout bouleverser en elle, lui donner le courage de confronter son passé et espérer retrouver l’amour alors qu’à force de vouloir les protéger pour mieux se protéger eux- mêmes, la mère de Sylvie et le frère de Saul les ont condamnés à une prison émotionnelle à perpétuité. Avec ce mélo bouleversant, Franco fend l’armure comme jamais. Mais en changeant au fur et à mesure le point de vue sur ses personnages, il crée un climat de tension et d’instabilité qui tue dans l’œuf toute mièvrerie. Et si Peter Sarsgaard a décroché le prix d’interprétation à Venise, impossible de le dissocier de Jessica Chastain tout aussi impressionnante que lui.