Toutes les critiques de La visite de la fanfare

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    La visite de la fanfare est d'abord une fable humaniste, un moment d'apesanteur dans un coin du monde en guerre perpétuelle, une histoire d'amour entre deux êtres qui n'auraient pas dû se rencontrer, entre deux peuples qui n'auraient pas dû se séparer. Sous les apparences d'une merveilleuse simplicité, le premier film d'Eran Kolirin parle sans faux-semblants de la complexité du monde et des sentiments.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Blottière Mathilde

    Le film doit beaucoup à ses excellents acteurs. Star en Israël, Ronit Elkabetz est une présence magni­fique, douloureuse et sensuelle ; quant à Sasson Gabai, le chef de la fanfare, il offre ici un époustouflant numéro d'équilibre, entre sévérité et tendresse. Invite à un ­humanisme du quotidien, La Visite de la fanfare combine exigence artistique et ambition populaire. Une formule qui pourrait bien se révéler tonitruante.

  2. Elle
    par Anne Diatkine

    Il y a chez l'Israélien Eran Kolirin l'art d'installer les situations cocasses en plans larges et en prenant tout son temps. Cette comédie, pas donneuse de leçons pour un shekel, laisse davantage entrevoir l'idée d'une coexistence pacifique entre Juifs et Arabes que toutes les "feuilles de route" emportées par le vent.

  3. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    A la fin de la fable, même si l'on se dit qu'Eran Kolirin aurait pu pousser un peu plus loin les feux de l'absurde, reste un film dont la douceur, exceptionnelle sous ces climats, fait d'autant plus de bien qu'elle n'occulte pas pour autant l'intelligence du regard critique.

  4. Paris Match
    par Christine Haas

    Sur cette trame simple, Eran Kolirin aligne les situations absurdes et poétiques pour marquer les antagonismes israélo-arabes, réunir les 2 peuples autour de sentiments essentiels et s'acheminer vers la coexistence grâce au langage universel de la musique.

  5. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Foin des grands discours politiques sur le Proche-Orient, la guerre ou le terrorisme et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit ici, vu du petit bout de la lorgnette, du côté des hommes, et de quelques personnages en chair et en os. Une rencontre improbable, des « ennemis » contraints de cohabiter quelques heures et qui oublient leur nationalité pour chanter ensemble « Summertime » ou pour regarder, émus, dormir un jeune enfant. Dans ce no man’s land, où le temps semble suspendu, Toufiq le veuf inconsolable, Khaled le dragueur ou Dina la femme si seule se parlent, s’aiment, se confient, se rencontrent. Avec un humour très fin, des gags à la Tati, le jeune réalisateur qui signe ici son premier long métrage fait œuvre d’humaniste et œuvre pour la paix. Brèves rencontres, belle rencontre.

  6. Le JDD
    par Jean-Pierre Lacomme

    Coup de coeur du jury Un certain regard du Festival de Cannes, La visite de la fanfare est de ces petits films qui laissent des impressions durables. Modeste dans son approche et son traitement, il donne la part belle à un ton décalé qui distille une douce poésie des rapports humains. D'autres cinéastes auraient privilégié une vision folklorique et d'autres détails pittoresques, Eran Kolirin, dont c'est le premier film, met l'accent sur la simple humanité des personnages.

  7. Fluctuat

    Surprise du dernier festival de Cannes, ce charmant petit film propose une partition très plaisante. Un bien bel objet, juste un peu trop poli pour faire preuve d'une réelle profondeur.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaCoincée au milieu de nulle part, une fanfare de policiers pas bien méchants, est contrainte de se confronter à l'Autre ; en l'occurrence « l'ennemi » israélien. Ignorants des règles en vigueur, ils limitent leur mouvement au strict minimum, raidis par la crainte d'un faux mouvement aux conséquences inconnues. Usant de cadres fixes très élaborés, dans lesquels s'inscrivent des personnages figés, la mise en scène évoque immanquablement [people rec="0"]Jacques Tati[/people]. Les gestes inadaptés de héros peu débrouillards témoignent en effet de leur inconfort et deviennent les révélateurs d'un environnement absurde car incompréhensible.Il émane un humour discret mais irrépressible de ces situations subtilement décalées. Elles reposent souvent sur les affres de la communication, responsables de l'incompréhension générale. Ainsi, Eran Kolirin fait-il jongler ses héros entre l'Arabe, l'Hébreu et, charme discret de la mondialisation, l'Anglais. Pour se comprendre, ce n'est pas forcément plus simple que les borborygmes de Monsieur Hulot…Bien sûr, c'est la musique, langage universel, qui est la mieux placée pour faire tomber le mur que l'Histoire a placé entre les individus. Si la morale n'a donc rien de révolutionnaire, on retient sa proposition d'un lien possible par la culture. Que ce soit la musique ou un soap-opéra basique - avec [people rec="0"]Omar Sharif[/people] ! -, les deux communautés n'ont, semble-t-il, pas que la guerre en commun.Récompensé dans de nombreux festivals, ce film de facture modeste est tout à fait charmant mais manque d'aspérité. La précision clinique de la réalisation ne laisse d'espace ni à l'imprévu, ni à l'éclosion de ce supplément d'âme qui aurait fini par nous emporter. La Visite de la fanfare
    De Eran Kolirin
    Avec Sasson Gabai, Ronit Elkabetz, Saleh Bakri
    Sortie en salles le 19 décembre 2007
    Illus. © Sophie Dulac Distribution
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