L'adaptation du roman de John Le Carré par le réalisateur de Morse sera diffusée ce soir sur Arte.
Film d'espionnage vintage et fable fantomatique surpuissante, La Taupe a conquis Première à sa sortie en 2012. Vase clos affolant, thriller hiératique incroyablement looké, le film d'Alfredson fonctionne comme un récit gigogne dont la mise en scène, virtuose, puise chez les génies du 7ème art. Juste avant qu'il n'arrive dans les salles obscures, on avait mis le cinéaste face à six extraits pour décortiquer son oeuvre. Six extraits et quelques secondes pour en retrouver la provenance, que nous republions aujourd'hui à l'occasion de la diffusion du thriller sur Arte, à partir de 20h50.
Par François Grelet
1/ The Social Network
Même maîtrise visuelle, même sens (monstrueux) du cinéma. Tomas Alfredson est-il le David Fincher suédois ?
2/ Constant Gardener
Avant Tomas Alfredson, un autre cinéaste venu de latitudes exotiques avait (brillamment) adapté John Le Carré. Dans Constant Gardener, Fernando Meirelles croisait avec une habileté redoutable et une énergie folle l'enquête existentielle du héros et le thriller économique. Du coup, question : qu'est-ce qui pousse des réalisateurs venus d'ailleurs à s'emparer d'histoires so british ?
3/ The Office
A priori aucun rapport entre la version US de la comédie de bureau et La Taupe. Sauf cette sensation qu'ont tous les personnages d'être constamment espionnés par leurs collègues. Tomas Alfredson est-il vraiment fan de Ricky Gervais ?
4/ The Servant
Bien avant La Taupe, Joseph Losey et son Servant avait enregistré les craquements d'une société anglaise étouffante , asphyxiée par les conventions. Et comme Losey, Alfredson se sert du moindre détail, du moindre objet pour faire péter à la gueule du spectateur l'aliénation de ses personnages.
5/ Tinker, Tailor, Soldier, Spy
Avant la version de Tomas Alfredson, le roman de John Le Carré avait été adapté sous la forme d'une mini-série BBC en 79. Aux manettes, John Irvin; dans le rôle de Smiley, Alec Guinness, génial en fonctionnaire triste et impitoyable. Une influence ?
6/ Let Me In
Au fait, rien à voir, mais comme Tomas Alfredson réalise le remake de la mini-série, a-t-il vu le remake de Morse, réalisé par Matt Reeves ?
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