Issu d'une famille d'émigrés russes, il fait ses débuts dans l'opérette et la chanson, avant de devenir extrêmement populaire en incarnant Lemmy Caution, le personnage de Peter Cheyney, dans une série de films : la Môme Vert-de-Gris (B. Borderie, 1953) avec Dominique Wilms, Les femmes s'en balancent (id., 1954), Votre dévoué Blake (Jean Laviron, id.), Ca va barder (J. Berry, 1955), et l'Homme et l'Enfant (Raoul André, en 1957, où il chante son tube l'Oiseau bleu...). Ses personnages comportent toujours une dimension parodique, qui sera bien perçue comme telle par Jean-Luc Godard (les Sept Péchés capitaux, 1962, puis Alphaville, 1965) et, ultérieurement, après une longue éclipse, par les cinéastes ouest-allemands. En effet, fixé en Allemagne, il inaugure une deuxième carrière à partir des années 70. On le voit dans certains films où il ne fait qu'une courte apparition (chez R. von Praunheim, U. Ottinger), dans d'autres où il apparaît sous les traits de son propre mythe : Prenez garde à la Sainte Putain (R.W. Fassbinder, 1970) ; Tango à travers l'Allemagne (Tango durch Deutschland, Lutz Mommartz, 1980), et enfin dans des films où il a un rôle plus essentiel tels que Malatesta (P. Lilienthal, 1970), Das zweite Frühling (Ulli Lommel, 1975), la Troisième Génération (Fassbinder, 1979). Dans les années 80-90, on l'a rencontré dans Neige (J. Berto, 1981), Flight to Berlin (Christopher Petit, 1984), Helsinki-Napoli (M. Kaurismäki, 1987), Europa (L. von Trier, 1991), Allemagne neuf zéro (Godard, id.).