Sans 3D, Imax, ni Dolby Atmos, que reste-t-il de Gravity ? Réponse dimanche soir sur TF1.
A l’occasion de la diffusion de Gravity dimanche soir à 21h, nous republions une réflexion intéressante sur le film événement d’Alfonso Cuarón. Fin 2013, Première avait pris une vraie claque visuelle en découvrant la quête de survie de Sandra Bullock dans l’espace sur grand écran. Mais proposé en DVD et blu-ray, puis maintenant à la télévision, "que reste-t-il du grand spectacle high-tech, une fois son exploitation en salles terminée pour de bon ?". Voici les questions qu'on se posait à ce sujet lorsque Gravity est arrivé pour la première fois dans nos salons.
Robert Downey Jr explique pourquoi il a refusé de jouer dans Gravity
La question est vieille comme l’histoire du support vidéo : que reste-t-il du grand spectacle high-tech, une fois son exploitation en salles terminée pour de bon ? Pari monstrueux profitant des dernières innovations technologiques, trip viscéral qui ne pouvait pleinement s’exprimer qu’à travers l’imposant dispositif technique des nouvelles salles de cinéma, Gravity symbolise mieux que tout autre film récent cette interrogation. Déjà, au moment de sa sortie, il pouvait se vivre et s’envisager différemment selon les options choisies pour les conditions de sa projection. 3D ? Imax ? Dolby Atmos ? Du coup, personne n’a vraiment vu le même film, ou plutôt vécu le même voyage. À l’heure où la télévision 3D et les installations sonores de pointe sont encore un marché de niche, sa sortie en vidéo remettra tout le monde sur un pied d’égalité. Sans 3D, sans Atmos, sans Imax, avec pour seul atout technique la précision chirurgicale de sa copie et de son mix, Gravity, immanquablement, en jette beaucoup moins. Revoir le film dans son salon aujourd’hui condamne surtout à se remémorer sa propre expérience en salles, à mesure que le film défile sur notre écran LCD.
Gravity est largement à la hauteur des attentes
Hors du temps
Gravity à la maison, c’est donc ça : courir après un souvenir. Débarrassé d’une grande partie de son pouvoir de sidération, le film semble flotter quelque part dans notre esprit, se refusant à ce qu’on le possède et l’embrasse pour de bon. Frustrante, l’expérience a tout de même quelque chose d’infiniment mélancolique, mettant étrangement en abyme notre rapport au cinéma et à sa dimension nostalgique. Il faudra certainement attendre une nouvelle génération de cinéphiles, observer attentivement la postérité du film, le revoir à intervalles réguliers pour bien mesurer sa place dans l’histoire du cinéma. De façon ironique, le précédent film d’Alfonso Cuarón, Les Fils de l’homme, fut, lui, unanimement ignoré lors de sa sortie avant d’être considéré comme un classique absolu depuis son carton en DVD. Cet homme ne fait décidément rien comme les autres, ses films non plus.
François Grelet
Emmanuel Lubezki : ses meilleurs films et ce qu’il en dit
Bande-annonce de Gravity :
Commentaires