Cette semaine au cinéma, Justin Timberlake se rachète une vie, Mélanie Laurent passe derrière la caméra, Eddie Murphy casse la baraque et Antonio Banderas découvre le pétrole…Choix numéro 1 : Time out, d’Andrew Niccol, avec Justin Timberlake, Amanda Seyfried, Cillian MurphySynopsis : Dans un futur proche, la durée de vie s’achète avec des billets verts. Les riches sont immortels, les pauvres doivent lutter pour survivre. L’un d’eux, un jeune homme dont la mère est décédée faute d’argent, se retrouve à la tête d’une fortune monumentale du jour au lendemain et on l’accuse alors d’être à l’origine du meurtre d’un homme aisé. Obligé de fuir, il embarque dans sa cavale une otage.L'avis de Première : Time Out promettait une revanche doublée d’un retour attendu à l’anticipation. À l’arrivée, il s’agit surtout d’un état des lieux alarmant. Au bout de trente minutes, Niccol ne sait plus quoi faire de son pitch inspiré, bradant ses idées dans un sous-Bonnie & Clyde dangereusement cheap où la vision du futur se résume à trois terrains vagues et des vestes en cuir que l’on pensait interdites depuis le passage à l’euro. Si c’est à ce prix qu'un grand studio évalue l’ambition de nos jours, il y a effectivement de quoi craindre l’avenir... Bande-annonce :   Choix numéro 2 : Les adoptés, de Mélanie Laurent, avec Mélanie Laurent, Clémentine Célarié, Audrey LamySynopsis : Une famille de femmes que la vie a souvent bousculée mais qui est parvenue avec le temps à apprivoiser les tumultes. Les hommes ont peu de place dans cette vie et naturellement quand l'une d'entre elle tombe amoureuse tout vacille. L'équilibre est à redéfinir et tout le monde s'y emploie tant bien que mal. Mais le destin ne les laissera souffler que peu de temps avant d'imposer une autre réalité. La famille devra alors tout réapprendre. La mécanique de l'adoption devra à nouveau se mettre en marche forçant chacun à prendre une nouvelle place...L'avis de Première : Touche-à-tout décriée, Mélanie Laurent va peut-être réconcilier tout le monde grâce à son premier film. Car il y a dans Les Adoptés une justesse d’écriture, un amour pour les personnages et un sens de la mise en scène qui ne peuvent laisser indifférent. Construit en trois temps (celui de Marie, celui de Lisa et enfin celui d’Alex), le scénario est lumineux, tragique et porteur d’espoir. La réalisatrice interroge la « sacralité » du lien familial : à quel moment et dans quelles proportions faut-il le distendre pour vivre sa vie ? Elle maudit aussi la fatalité, tout en regardant vers l’avenir – comment vivre avec ceux qui restent ? Conçu comme une succession de vignettes impressionnistes, ponctuées par des thèmes musicaux inspirés, Les Adoptés est parcouru de secousses intimes d’une magnitude telle que l’on en ressent les ondes bien après la projection.Bande-annonce :   Choix numéro 3 : Or noir, de Jean-Jacques Annaud, avec Tahar Rahim, Mark Strong, Antonio BanderasSynopsis : D'après le roman Arab de Hans Ruesch.Cette grande fresque épique située dans les années 30 au moment de ladécouverte du pétrole, raconte la rivalité entre deux émirs d’Arabie etl’ascension d’un jeune Prince dynamique qui va unir les tribus du royaume dudésert.L'avis de Première : Jean-Jacques Annaud aime concilier romance et épopée, violence et lyrisme. C’est un homme de contrastes, l’architecte de projets insensés. En voyant sa nouvelle superproduction, impossible de ne pas établir un parallèle avec Lawrence d’Arabie, de David Lean, dont Or noir reprend les grandes lignes. Les Arabes s’y montrent divisés face à l’ingérence occidentale, l’intérêt particulier prime sur l’intérêt général, un leader charismatique et ambivalent se dégage... Sur ces points, le film d'Annaud pâtit forcément de la comparaison : il effleure la dimension politique du sujet, la réduisant à une opposition de caractères ; il injecte une romance à la limite du ridicule ; le héros, d’abord discret, se pose subitement en sauveur et en stratège éclairé. Cependant, le réalisateur n’hésite pas à s’emparer d’un dossier sensible – toujours d’actualité – en pointant, tout en les nuançant, l’archaïsme et l’immobilisme de la société arabe.Bande-annonce :  Choix numéro 4: Le casse de Central Park, de Brett Ratner, avec Ben Stiller, Eddie Murphy, Gabourey Sidibe Synopsis : Quand les employés d’une résidence de luxe en bordure de Central Park découvrent que le milliardaire occupant le penthouse n’est autre qu’un escroc qui les a spoliés de leur retraite, ils fomentent leur vengeance : un casse qui leur permettra de récupérer leur dû. Natif du Queens, Josh Kovaks gère depuis plus de 10 ans un des gratte-ciels les plus luxueux et sécurisés de New York, et rien n’ échappe jamais à son oeil de lynx. Au sommet de la copropriété, dans l’unité d’habitation la plus somptueuse, réside Arthur Shaw, un magnat de Wall Street qui se retrouve soudain assigné à résidence pour avoir usurpé 2 milliards de dollars à ses actionnaires. Parmi ceux qu’il a mis sur la paille : les employés de la résidence dont il était censé faire fructifier les fonds de retraite.L'avis de Première : (...) Le plus-produit du film ? La jouer Ocean’s Eleven, oui, mais avec la gueule de bois. La crise financière étant passée par là, le type à détrousser est un simili-Bernard Madoff, et les braqueurs, des cols bleus en quête de justice sociale. Armé de cet argument glorieusement prolo, Le Casse de Central Park délivre un plaisir immédiat de caper (film de casse) plutôt astucieux, au script suffisamment malin et ramenard pour que l’on marche, et qui brode avec efficacité sur les figures imposées établies dans les années 60 par quelques classiques du genre (Topkapi, L’or se barre, etc.). Rien à sauver en revanche côté comédie : toutes les vannes tombent à plat, et la très attendue rencontre au sommet entre Ben Stiller et Eddie Murphy vire au non-événement absolu, l’ex-star d’Un fauteuil pour deux étant condamnée à jouer les utilités sur le siège passager.