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La fermeture de Megaupload n’a pas fait de mal à l’industrie du cinéma : cette apparente évidence nous est rappelée par le site du Wall Street Journal, qui résume une étude qui sera publiée jeudi prochain.L’étude analyse les chiffres de ventes et locations de films par voie numérique à partir de janvier 2012 -juste après la fermeture du site d’hébergement Megaupload diriggé par Kim Dotcom, alors le plus populaire des hébergeurs de données et donc de films piratés- sur 18 semaines, et le constat est sans appel : les ventes sont entre 6% et 10% supérieures à ce qu’elles auraient été avec Megaupload, estime l’étude signée de deux chercheurs, l’économiste Brett Danaher de l’université de Wellesley au Massachusetts, et Michael D. Smith, spécialiste des technologies et du marketing de l’information à la fac de Carnegie Mellon en Pennsylvanie."Nous concluons que la fermeture de Megaupload et Megavideo a fait passer certains clients du piratage en ligne à l’achat et à la location par des chaînes numériques légales", concluent Danaher et Smith. Qui ont étudié les chiffres de "deux grands studios de cinéma" (qui restent anonymes) sur 12 pays dont les Etats-Unis. En gros, sans plate-forme illégale de téléchargement, les clients se tournent vers le légal.CQFD ? Cette étude apporte en tous cas des arguments du côté des grands studios, qui se plaignent en permanence des dommages financiers causés par le télécxhargement illégal à leurs bénéfices, bien que le top 10 des films les plus piratés en 2012 ne contienne presque que des gros succès en salles, comme Projet X, le dernier Twilight ou Avengers...Rappelons qu’en novembre dernier, une étude démontrait que le téléchargement illégal aidait les petits films à acquérir une visibilité qu’ils n’auraient pas obtenue dans d’autres circonstances. Il y a donc moyen d’accorder les deux visions : le téléchargement aide les petits films, fait des petits bobos aux blockbusters et endommage sans doute les films du milieu, comme toujours.  Et le débat continue autour du téléchargement illégal, une pratique qui est de toutes façons largement passée dans les mœurs. Même chez les employés des gros studios, qui pratiquent aussi le piratage.