The Full Monty , la série
FX

Trop longue et bien morose, cette suite réussit quand même à produire de l'émotion. Et puis quel plaisir de retrouver la bande, 25 ans après !

« Sept premiers ministres et huit politiques de revitalisation du Nord de l'Angleterre plus tard…» Dès les premières secondes, le ton est donné : ça ne va pas mieux à Sheffield ! La casse sociale découlant des années Thatcher, racontée dans The Full Monty en 1997, est loin d'être réparée. Les anciens ouvriers victimes de la désindustrialisation sont toujours en galère à l'image de Gaz, qui n'a jamais retrouvé un emploi stable. Il survit dans sa caravane et a un autre enfant - une fille adolescente - dont il ne s'occupe pas vraiment. Ce n'est pas beaucoup mieux pour Dave, Gerald, Horse et les autres de la bande, qui croupissent dans cette région désoeuvrée du pays. Tous sont restés copains et se retrouvent dans le petit café tenu par Lomper... Mais l'avenir n'a plus rien à promettre. Fini le côté « feel good ». The Full Monty, la série, ne se fait plus d'illusion.

The Full Monty , la série
FX

Désabusé, désenchanté, comme rincé par trois décennies de politiques sociales désastreuses, Simon Beaufoy a écrit des retrouvailles bien moroses, qui ont surtout l'ambition de montrer les laissés pour compte du libéralisme.

Il faut reconnaître au scénariste l'audace de ne pas avoir cédé à la facilité. De ne pas avoir ressorti "le grand jeu", en se contentant de recycler à la sauce sérielle les ingrédients qui avaient fait le succès du film. L'auteur anglais a clairement eu l'envie d'insuffler quelque chose de nouveau dans sa peinture sociale.

Sauf que sans humour, et aussi sans vigueur, nos héros plus du tout strip-teaseurs (il n'est jamais question de ça dans la série) finissent par trimbaler leur spleen pendant six heures, au fil de petites intrigues très anecdotiques. Heureusement, la bande est toujours aussi attachante et réussit encore à générer de beaux instants d'émotion. Le final, notamment, est bouleversant et se regarde comme de parfait adieux à la troupe qui n'a, de toute façon, plus le cœur à se mettre à nu.