Jeff Fowler : « Knuckles, c’est un peu l’anti-Sonic ! »

Un Hérisson supersonique en superhéros, l'arrivée de Knuckles, Tails confirmé et des émeraudes magiques dans tous les coins... premières infos sur Sonic 2 par le réalisateur.

Le défi semblait de taille : faire de la mascotte de Sega le héros d’un vrai film. Il y a deux ans, le premier Sonic transformait le hérisson supersonique est un ado turbulent fan de blagues. L’univers du jeu était pris au pied de la lettre (au grand bonheur des fans) et Jim Carrey (en super-méchant) faisait basculer le film dans le délire potache. Résultat : succès phénoménal. Deux ans plus tard, on prend les même et on recommence. Sonic 2 ajoute tout de même deux personnages phares de la franchise vidéoludique, Tails et Knuckles, et sort les muscles en élargissant son ambition de cinéma. Alors que le trailer vient de tomber, on fait le point avec le réalisateur, Jeff Fowler.

Le premier plan du trailer montre Sonic en vigilante. C’est donc devenu un superhéros qui protège la ville ? Batman Sonic ?

Le film commence là où le premier finissait. A la fin du précédent, Sonic avait enfin la maîtrise de ses pouvoirs et il terminait dans un grand geste héroïque en envoyant Robotnik valser à l’autre bout de l’univers, sur la planète champignon ! Là, on le voit s’amuser avec ses pouvoirs, faire des trucs cool, foncer dans les rues de la ville... Mais comme le trailer le suggère - avec la rencontre entre Sonic et James Mardsen - peut-être qu’il va trop vite en besogne. Il faut qu’il s’habitue un peu à ces pouvoirs. Et surtout qu’il grandisse ! C’est de là qu’on part.

Cette intro, ce plan de Sonic en haut du building, regardant les rues de la ville, c’est aussi une référence directe à l’introduction de Sonic Adventure, non ?

Ah ah… Pas spécifiquement… L'intro se passait en plein jour, et n'était pas aussi "noire". Ici, c’est Sonic qui joue au superhéros, teste sa vitesse. C’est comme un ado qui se fait des films. Mais c’est vrai qu’on a voulu mettre des easter eggs dans le film, des références aux jeux, histoire de faire plaisir aux fans.

Justement, la fanbase de Sonic est une des plus puissantes. Vous l’avez constaté sur le premier film quand vous avez choisi de changer le design de Sonic après les premières réactions. Comment avez-vous géré cela sur ce nouvel épisode ?

On avait été ravis des réactions au teasing de Tails dans le premier film (l'ami de Sonic apparaissait dans les dernières minutes du film NDLR). Les gens voulaient le voir. Et quand on a montré le trailer, les fans semblaient superexcités par l’apparition de Knuckles. La fanbase l’adore, vraiment, et en incluant ces deux personnages dans Sonic 2, on savait qu’on allait leur faire plaisir. Il fallait juste ne pas se louper (rires). Mais au-delà de ça, Tails et Knuckles nous permettaient de raconter une histoire plus forte, avec plus de cinéma !

Vous redoutez encore leur réaction ?

Depuis que le trailer est en ligne, les réactions sont très enthousiastes. J'ai passé les dernières vingt quatre heures sur le web. A regarder les réactions vidéos des gens qui découvrent le film. Et c'est super ! J’étais hier au studio avec une partie de l’équipe, et on regardait les commentaires des gens et on était heureux… C’est un sentiment vraiment génial et ça récompense tout le boulot qu’on a accompli. Ca prouve surtout qu’on ne s’est pas trop trompé. 

Quelle différence y-a-t-il entre le premier et le deuxième Sonic en terme de technologie ou de narration ?

Sonic 2 est un film qui va plus loin dans l'aventure. L’histoire est plus épique, et comme je vous le disais, on fait entrer Knuckles et Tails dans l’histoire… Mais on a aussi tenu à  garder ce qui avait plu au public et aux fans dans le premier. L’émotion ! D’un point de vue technologique, les effets spéciaux ont beaucoup évolué et si Sonic reste Sonic, en terme de design on a pu améliorer de nombreux détails. On l’a rendu encore plus vivant, plus dynamique. Mais il fallait à tout prix éviter que la technologie ne prenne le pas sur le reste.

Et en terme de cinéma, quelles étaient vos références ?

Ce qui est génial dans les jeux Sonic c’est qu’on change constamment d’ambiance et de genre ! Il y a de la SF, de la fantasy, du noir… On peut tout faire. On passe de la ville à des temples en ruine – alors comment ne pas penser à Indiana Jones à ce moment ?

L’arrivée de Knuckles, c’est aussi celle d’Idris Elba... 

Oui ! quel chance de l’avoir avec nous pour ce film ! C’est un acteur très fort et qui a tout de suite compris comment interpréter Knuckles – il a joué sur le contraste avec Sonic. Sonic est drôle, speed, et il parle trop ! Knuckles est charismatique, il a une présence. Et Idriss Elba a capturé ça grâce aux seules inflexions de sa voix. Sa voix a une telle gravité, une telle puissance, c’était impressionnant de le voir travailler !

Les fans s’étripent à ce sujet : Knuckles est-il anglais, américains ou australiens ?

Ah ah ! Vous verrez, on a imaginé un dialecte qui lui appartient. On ne voulait rien spécifier qui puisse gêner sa perf’.

Autre sujet qui divise les fans : dans le jeu, Knuckles n’est pas uniformément méchant, il bascule parfois du bon côté…

Ah ah. Je ne peux rien dire là-dessus ! C’était génial d'avoir un personnage comme ça, qui pouvait défier Sonic avec ses pouvoirs. Robotnik a ses drones, ses engins, son intelligence, mais Knuckles apporte des choses différentes. Il a des pouvoirs, comme Sonic. C’est un adversaire à sa taille. D’ailleurs, Sonic semble en mauvaise posture dans le trailer…

OK et sinon c’est bien des émeraudes magiques et Angel Island qu’on voit dans la bande-annonce ?

C’est bien une émeraude oui… j’aurais au moins répondu à une de vos questions !

Reste un mystère : comment expliquer le succès phénoménal du premier film ?

Ce fut une surprise, mais la formule est tout sauf mystérieuse. C’est un film pour les kids, mais on a aussi essayé d’ouvrir au maximum et de s’adresser à tout le monde. Il y a de l’humour, de l’action pour que tous les types de public s'y trouvent. Et on tenait aussi à ce que le message soit positif. Sonic est un personnage enthousiaste, qui n'a peur de rien, un héros positif. Le film devait transmettre ça aussi… On ne savait pas ce qu'on allait traverser (la pandémie, le lockdown), mais ce message-là a résonné très fort. L’optimisme, le positif… C'était ça le plus important. Et Sonic 2 sur ce terrain-là reprend le flambeau.