Piégé par le système de sécurité d’un penthouse new-yorkais, un voleur joue sa survie et sa santé mentale. Un thriller psychologique où excelle le comédien américain, véritable sujet du film.
Le pitch high concept est alléchant : Nemo (Willem Dafoe), voleur d’œuvres d’art surdoué, se retrouve coincé dans un luxueux penthouse new-yorkais quand le système de sécurité se met à dérailler. Impossible d’ouvrir la porte blindée, de casser une fenêtre ou de joindre l’extérieur. Piégé dans cette prison dorée dont la climatisation réversible passe d’un froid polaire à une chaleur à peine supportable, le cambrioleur va devoir survivre avec le peu d’eau et de nourriture disponibles. Survival psychologique pas dénué d’humour (le congélateur joue la Macarena à chaque ouverture, running gag impayable), À l’intérieur aimerait beaucoup dépasser son postulat de départ pour raconter l’inanité des riches collectionneurs et l’écrasement social des faibles par les puissants. Bardé de motifs métaphoriques et de clins d’oeil (ces tableaux hors de prix accrochés aux murs d’un appartement visiblement habité deux jours par an, et qui semblent narguer Nemo), le film reste pourtant bloqué au premier niveau. La faute à la mise en scène solide mais sans génie du réalisateur grec Vasilis Katsoupis (son deuxième long sept ans après My friend Larry Gus, inédit en France). Ce qui n’empêche aucunement À l’intérieur de fonctionner comme un pur plaisir pervers de spectateur, où le visage buriné et malléable de Willem Dafoe - de plus en plus fascinant à mesure qu’il vieillit - devient une sorte de toile projetant tour à tour l’angoisse, la folie et l’euphorie, avec une intensité renversante. Le vrai sujet du film, c’est lui, et rien d’autre.
De Vasilis Katsoupis Avec Willem Dafoe, Gene Bervoets, Eliza Stuyck… Durée 1 h 45. Sortie le 1er novembre 2023
Commentaires