Vincent Lindon, cœur sanglant
FALABRACK'S

"Je suis un être humain : je suis faible. Ces films me forcent à être plus fort, ne serait-ce qu’un peu."

Plus sincère et transparent que jamais.

Après avoir accepté de se livrer comme rarement dans l’autoportrait intime Vincent Lindon, cœur sanglant — diffusé sur ARTE en février dernier —, montrant un homme tiraillé, vulnérable, en proie à ses doutes, ses rancœurs et ses contradictions, Vincent Lindon a de nouveau expliqué sa manière de voir les choses, son job et les gens, à l'occasion du festival du film de Turin.

Lui qui incarne souvent des personnages généreux et altruistes à l'écran estime que ces personnages sont plus vertueux que lui.

"Quand j’ai tourné Welcome (2009), il y avait des gens dans la rue qui me serraient la main en disant : 'Merci beaucoup pour ce que vous faites pour les migrants. Vraiment, M. Lindon, bravo.' Et je répondais : 'Merci, mais ce n’est pas moi.'"

Même son de cloche à propos de La Loi du marché (2015) : "Ils confondent ce que je fais dans les films avec qui je suis dans la vie réelle. Mon petit mérite, c’est simplement de continuer à les faire. J’aurais pu faire des films plus gros, gagner plus d’argent et prendre moins de risques."

La Loi du Marché
Diaphana

Puis l’acteur évoque ce que ces rôles ont changé en lui : "Je ne peux pas mal parler à ceux qui me servent au restaurant. Je ne peux pas partir en vacances à Saint‑Tropez ou rouler en cabriolet. Je dois me comporter comme mes personnages, parce qu’il n’y a rien de pire que de faire croire aux gens en quelque chose et d’être le contraire dans la vraie vie."

Et il n’épargne pas le milieu des stars qui font la morale tout en faisant le contraire :

"Les célébrités aiment prêcher, et pourtant elles utilisent encore des jets privés et mangent dans des palais. Chacun sa conscience, mais ne me parlez pas de pollution au CO₂..."

 Et de conclure, honnête :

"Je suis un être humain : je suis faible. Ces films me forcent à être plus fort, ne serait-ce qu’un peu."

À Turin, Vincent Lindon est venu présenter Un Bon Petit Soldat, une nouvelle collaboration avec le réalisateur engagé Stéphane Brizé. il a décrit ce rôle comme "l’un de mes films préférés, tourné avec mon réalisateur préféré." Le syndicaliste qu’il joue cette fois est prêt à tout perdre pour défendre une cause : "On dit souvent 'Je donnerais tout pour que les choses aillent mieux', mais on ne le pense pas vraiment. Lui, il ne garde rien pour lui."

Un Bon Petit Soldat n'a pas encore de date de sortie.

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