The Batman
Capture d'écran

Des salles américaines expérimentent ces jours-ci une tarification différenciée pour The Batman, un billet plus cher que pour un autre film sorti le même jour.

Et si on vous demandait, demain, de payer plus cher votre place de ciné, pour aller voir Doctor Strange 2 ? Ou Avatar 2 ? Ou n'importe quel blockbuster à gros budget très attendu ? C'est peut-être les prémisses d'une révolution dans l'exploitation des salles obscures, qui débute en ce moment de l'autre côté de l'Atlantique.

Le groupe AMC, numéro 1 des complexes cinématographiques en Amérique du Nord, annonce (via Variety) qu'il va faire payer plus cher les billets d'entrée pour The Batman, qui sortira vendredi, aux USA. Les spectateurs du Dark Knight devront donc mettre un peu plus que pour ceux des autres films qui seront à l'affiche. Une expérience de tarification variable assumée et justifiée par son PDG Adam Aron :

"Le tarif du ticket pour The Batman sera légèrement plus élevé que celui des autres films diffusés dans les mêmes salles en même temps. Tout cela est assez nouveau aux États-Unis, mais en fait, AMC le fait depuis des années dans ses salles à travers l'Europe, où nous facturons un surplus pour les meilleures places, un peu comme le font les organisateurs d'événements sportifs, de concerts et au théâtre..."
 

Matt Reeves : "J’ai dit à Warner Bros. de me laisser faire le film Batman définitif"

Concrètement, il en coûtera 1,50 $ de plus pour les fans américains de DC, par rapport à ceux qui iront voir, par exemple, Fresh avec Sebastian Stan, qui sortira le même jour.

Une évolution des cinémas que de nombreux réalisateurs de superproductions prédisent depuis près d'une décennie. En 2013, devant l'Université de Californie du Sud, George Lucas était déjà persuadé que les salles obscures, comme celles de Broadway, auraient des niveaux de prix différents pour différents types de films : "Vous allez vous retrouver avec moins de salles, mais des salles plus grandes, avec beaucoup de belles choses. Aller au cinéma finira par coûter 50 dollars, peut-être 100. Peut-être 150. Et ce sera ce que nous appelons "l'industrie du cinéma". Et tout le reste sera de la télévision par câble". Une vision partagée par Steven Spielberg, lors de la même conférence. Le réalisateur prévoyait alors "une implosion" du système actuel, après plusieurs énormes crashs de productions à gros budgets. "Il y aura forcément un jour où il faudra réserver sa place en avance pour aller au cinéma. Et forcément, il y aura une variation de prix. Vous devrez payer 25 $ pour voir le prochain Iron Man. Mais probablement que 7 $ pour voir Lincoln..."

Aujourd'hui, avec The Batman, une première étape vers cette nouvelle manière d'exploiter les films en salles a été franchie. Et tandis que le streaming prend une place exponentielle dans le paysage, cette évolution du cinéma en réel pourrait bien être une sorte de révolution naturelle.