Punisher saison 2
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Le retour de Frank Castle est un énorme kiff d'action, à l'ancienne, malgré quelques longueurs inutiles.

En matière d'action pure et dure, on n'a pas vu mieux depuis un moment. Les trois premiers épisodes de la saison 2 de The Punisher sont un énorme kiff de castagne "old school", comme la télévision (voire le cinéma) n'ose plus en faire aujourd'hui. Attention spoilers !

On retrouve Frank Castle, errant sur les routes américaines, après avoir fui New York, à la fin de la saison 1. Le justicier flingueur veut oublier les drames et les trahisons de sa vie passée. Et le voilà un soir, dans un petit bar country du Michigan, en train de prendre une mousse. Mais alors qu'il est là, tranquille, en train de boire et de draguer la serveuse, il se retrouve entraîner dans une improbable affaire de meurtres. Pour protéger une ado rebelle menacée, Castle va ressortir les poings et les guns. Traqué, il va alors être obligé de repartir dans la Big Apple... où sévit à nouveau son meilleur ennemi, Billy Russo !



On a parfois l'impression de voyager dans le temps, en regardant cette saison 2. Il y a dans les premiers épisodes une fibre 80's indéniable, absolument réjouissante. Notre Punisher prend des airs de Rambo et ça lui va comme un gant. Au fin fond d'un rade pourri ou dans une vieille chambre de motel miteuse, il éparpille les méchants façon puzzle. "On n'a jamais vu quelqu'un distribuer autant de pains à la fois" diraient les Inconnus. Et c'est vrai que plus les méchants rappliquent (et ils sont nombreux), plus le sang gicle sur les murs. Dans une effusion de violence quasi-cartoonesque, Frank bastonne, sans se poser de question. Beaucoup moins que dans la saison 1 en tout cas. Plus mûre, plus sûr de sa morale immorale bien à lui, il s'éclate ostensiblement et nous aussi. Surtout dans l'épisode 3, où le siège d'un petit commissariat du Michigan par une milice armée jusqu'aux dents rappelle avec jubilation l'énorme Assault on Precinct 13 de John Carpenter (1976).

Evidemment, tout cela pourrait s'apparenter à un vaste nanar daté, s'il n'y avait la performance animale de Jon Bernthal, toujours aussi habité par le rôle. Une performance plus aboutie encore, car adoucie par la relation très attachante que va développer Frank avec la jeune Amy, un peu la fille qu'il n'a finalement jamais eu. Entre eux, l'alchimie est évidente, touchante, et apporte un vrai plus émotionnel à la saison 2. Au même titre que le retour très bien écrit de Billy Russo. L'infâme vilain de la première saison, désormais pétri de cicatrices, visibles et invisibles, va lentement glisser vers la folie de "Jigsaw". Grâce à l'interprétation toute en nuance de l'excellent Ben Barnes, son face à face avec Castle prend alors une nouvelle forme, aussi perturbante qu'intrigante (on n'en dira pas plus).

Punisher saison 2 jigsaw
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De quoi supporter les incompréhensibles longueurs qui émaillent aussi cette saison. Car, comme trop souvent dans les séries Marvel de Netflix, ce nouveau chapitre de Punisher souffre de grandes faiblesses scénaristiques à mi-parcours. 13 épisodes, c'est décidément trop. Ainsi, Lorsqu'il revient à New York, le show perd en rythme et en intérêt, et il faut attendre les trois dernières heures, pour qu'enfin l'histoire remette un coup de boost salvateur. Un peu dommage.

Malgré tout, il y a vraiment de quoi s'amuser devant cette saison 2, qui vient d'ores et déjà se placer tout en haut du classement des séries Marvel de Netflix, aux côtés de Jessica Jones 1 et Daredevil 3.

The Punisher, saison 2 - 13 épisodes - à voir sur Netflix dès le vendredi 18 janvier 2019.