De Gaspar Noé à Star Wars en passant par Nicolas Cage, le Ku Klux Klan et Don Quichotte.
Le Festival de Cannes démarre officiellement ce soir avec la projection du film d'ouverture (et en compétition officielle pour la Palme d'or ; la liste complète est là), et durera jusqu'au 19 mai prochain. Il y aura (on espère) au moins un événement par jour au cours de la grand-messe du cinéma mondial, mais on en a sélectionné dix pour vous faire une idée de l'ambiance promise tout au long de la 71ème édition.
Toutes les infos sur le Festival de Cannes 2018 dans notre dossier spécial
BlacKkklansman de Spike Lee
Le meilleur pitch de tout le Festival ? BlackKklansman raconte l'histoire vraie (tous les détails sont là) d'un flic noir dans les années 70 qui arrive à infiltrer le Ku Klux Klan. Le genre de films qu'on va voir les yeux fermés -enfin, presque. C'est aussi la promesse du grand retour de Spike Lee à un cinéma politique et vénère, puissamment calibré.
BlacKkKlansman : le nouveau film de Spike Lee s'inspire d'une histoire dingue
En guerre de Stéphane Brizé
Brizé-Lindon-En guerre. Le trailer du film martèle ces trois blocs comme un slogan de manif. Comme un plan d'attaque. Le trio est de retour avec cette sorte de fausse suite de La Loi du marché, où Vincent Lindon joue désormais un responsable syndical engagé dans une guerre de tranchées avec la direction d'une usine au bord de la fermeture. Une projo qui s'annonce radicalement actuelle et politique, et dont le bruit risque de résonner bien au-delà des rues cannoises.
Under the Silver Lake de David Robert Mitchell
Trois ans après avoir terrifié la Croisette avec It Follows, David Robert Mitchell veut la perdre dans les méandres d'un Los Angeles onirique : Andrew Garfield enquête sur la disparition de la fille dont il est amoureux et qui a laissé des indices étranges derrière elle. Le polar somnambule angeleno est un genre en soi et s'y égarer en suivant Andrew promet -au vu d'un trailer pop et choc- d'être délicieux. Tant que ça fait pas peur !
Miraï, ma petite sœur de Mamoru Hosoda
La Quinzaine des réalisateurs a réussi à récupérer le nouveau film de Mamoru Hosoda (Summer Wars, Les Enfants loups, Le Garçon et la Bête, rien que ça) et on tient peut-être LE grand mélo du Festival. Un mélo magico-aventureux où un jeune garçon jaloux de sa toute petite sœur se retrouve transporté grâce à un arbre magique dans un monde parallèle qui lui montrera son passé et surtout son futur et sa p'tite sœur devenue ado... Quelque part entre Retour vers le futur (pour l'aventure temporelle et généalogique) et Le Voyage de Chihiro, Miraï s'annonce fabuleux.
Climax de Gaspar Noé
Cannes et Gaspar Noé , c'est la séance méga choc d'Irréversible, la séance hyper planante d'Enter the Void en compétition, la séance de minuit de Love et son triolisme en 3D... Et voilà donc Climax, présenté à la Quinzaine et on n'en sait pas grand-chose à part qu'il s'annonce comme un trip sensoriel et excitant (surprenant de la part de Noé !) sur la vie et la mort et le reste. C'est suffisant pour qu'on fasse la queue devant la salle de la Quinzaine. On vous rappelle que le mot « climax » désigne aussi bien le moment le plus fou d'une œuvre qu'un orgasme ; c'est donc à peu de choses près la même chose.
Mandy de Panos Cosmatos
Un Nicolas Cage à Cannes, et pas au Marché du film entre deux nanars russes avec Depardieu ! Mais à la Quinzaine des réalisateurs ! La raison : Mandy est signé de l'italien Panos Cosmatos, auteur d'une bizarrerie SF psyché au joli titre, Beyond the Black Rainbow. Plus classique, Mandy coche toutes les cases de la bisserie rétro tarée puisque Nic Cage y joue un père vengeur parti exterminer la secte de rednecks qui a tué sa fille. Et le tout se passe en 1983, évidemment (Bill Duke de Predator fait partie du casting). On espère tenir là le plaisir coupable de la Croisette.
Solo : A Star Wars Story de Ron Howard
Qui a dit qu'on ne pouvait pas se faire plaisir à Cannes ? Ca tombe bien, Disney s'inscruste avec un pur divertissement : le nouveau film Star Wars. OK, c'est le spin-off consacré à la jeunesse de Han Solo et pas un nouvel Episode Numéroté, mais le plaisir de revoir un Star Wars sur le tapis rouge cannois -c'est la première fois depuis le rachat par Disney, et depuis La Revanche des Sith en 2005- est galactique.
The House that Jack Built de Lars Von Trier
Lars est de retour sur la Croisette : sans doute le Festival ne pouvait pas se priver ad vitam aeternam de la présence du réalisateur de Breaking the Waves et Melancholia, dont les films provoquent de surpuissantes ondes de choc médiatiques (et cinématographiques, souvent). Revoilà donc Von Trier, blackboulé en 2011 après ses phrases pas terribles sur son admiration supposée pour Hitler, avec un film de serial killer porté par Matt Dillon et Uma Thurman. On espère le Danois en forme pour la conférence de presse.
L'Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam
Sortira, sortira pas ? Passera, passera pas ? Terry Gilliam a mis 25 ans à monter L'Homme qui tua Don Quichotte, après une première tentative avortée avec Jean Rochefort (voir le docu dingo Lost in La Mancha), est enfin fait avec Jonathan Pryce et Adam Driver et le voilà prêt à clôturer le Festival 2018. Mais voilà, le producteur Paulo Branco veut bloquer la sortie du film en salles (prévue pour le 19 mai) et sa diffusion cannoise pour une histoire de tunes -ou pour continuer la malédiction qui fait de Don Quichotte le chat noir -et la baleine blanche- de Gilliam. Délibéré mercredi à 14h30.
2001, L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick
Entre ici, 2001. Cannes fête les cinquante ans de mai 1968 sans lancer de pavés sur les écrans mais en faisant entrer pour de bon 2001, L'Odyssée de l'espace au Panthéon avec la projection du film de Kubrick en 70mm présentée par Christopher Nolan lui-même. Toute la presse cinéma a prévu d'aller se prosterner une nouvelle fois devant le monolithe. En espérant une révélation ? En attendant, le film est l'événement du numéro 3 de Première Classics, toujours disponible en kiosques et en librairies :
Commentaires