La Maman et la putain
Bernard Prim/Les Films du losange

Le film de Jean Eustache avait suscité une vive polémique lors de sa présentation au Festival, en 1973.

La Maman et la putain est ce qu’on appelle communément un film maudit. Après avoir fait sensation au Festival de Cannes 1973, où il divisa la critique mais décrocha le Grand Prix Spécial du Jury (malgré l’avis négatif du président Ingmar Bergman), cette œuvre fleuve de 3h40 connu un succès modeste en salle avant de disparaitre peu à peu des radars. Trop long, trop sulfureux, le long-métrage de Jean Eustache n’a pourtant cessé de faire l’objet d’un culte, maintenu par la circulation de VHS abîmées et des projections régulières à la Cinémathèque française dans une copie indigne du travail du réalisateur décédé en 1981.

49 ans plus tard, La Maman et la putain retrouve donc une seconde vie grâce à la restauration 4K menée par Les Films du losange. Une version qui ouvre ce mardi 17 mai la section Cannes Classics du Festival de Cannes, avant de sortir en salle le 8 juin prochain. Pour l’occasion, une nouvelle bande-annonce de film adulé par les plus grands cinéastes (de Wim Wenders à Michael Haneke, en passant par Gaspar Noé et Noah Baumbach) a été dévoilée :  

 


 

Portée par Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun et Bernadette Lafont, cette histoire de triolisme désenchanté dans la rive gauche de Paris a été diversement accueilli à l’époque, notamment Gilles Jacob, le futur délégué général puis président du Festival de Cannes, qui n’était encore que critique de cinéma. Jean Eustache lui répondait délicieusement sur un plateau de télévision dans une séquence ressortie par l’INA :