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Pendant que certains courent les projos et enchaînent les interviews, d'autres restent à Paris et vivent le festival en différé. Cannes vu du métro, c'est ici.Un truc s’est passé sur la Croisette, du moins à travers le petit écran : de l’émotion. D’abord avec la lettre de Jafar Panahi, lu par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avec ce début qui donne froid dans le dos (le cinéaste est en grève de la faim depuis dimanche) : « Par la présente, je déclare les mauvais traitements subis dans la prison d’Evin. Samedi 15 mai 2010, les gardes de la prison sont entrés subitement dans notre cellule n°56. Ils nous ont emmenés, moi et mes camarades de cellule, nous ont dénudés et gardés dans le froid pendant une heure et demie… » Emotion encore quand Juliette Binoche a fondu en larmes après que Abbas Kiarostami a, lors de sa conférence de presse, demandé la libération de son ancien assistant.Emotion toujours ressentie devant les reportages sur le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux. Visiblement, même si l’on ne croit pas beaucoup au Ciel, le cinéaste a su toucher son public par la description de la vie des moines de Tibhrine. Et déjà la rumeur s’amplifie : prix d’interprétation collective pour les comédiens et même Palme d’or ? Derrière l’émotion, les pronostics vont bon train. F.C.