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L'ex couturier anglais de la maison Dior John Galliano, jugé mercredi soir au tribunal correctionnel de Paris, sera fixé sur son sort le 8 septembre prochain. Après sept heures d'audience, la procureur a demandé à ce qu'il soit déclaré coupable d'injures à caractère racial ou religieux, requierant contre lui une amende "pas inférieure" à 10.000 euros au total, rapporte l'AFP. C'est un John Galliano affaibli qui s'est rendu à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris mercredi 22 juin 2011 à 15h30. Arrivé au Palais de justice par une porte latérale afin d'éviter la horde de journalistes qui l'attendait à l'entrée, le styliste britannique de 50 ans était vêtu sobrement d'une veste noire sur chemise noire et pantalon gris, cheveux longs aux épaules et sans chapeau, contrairement à ses habitudes.Jugé après avoir proféré des injures antisémites et racistes à deux reprises dans un bar parisien du quartier du Marais, La Perle, en octobre 2010 et en février 2011, l'ancien créateur de mode licencié depuis par les maisons Dior et Galliano est passible de 6 mois de prison et 22 500 euros d'amende. Confronté à deux de ses trois victimes, il s'est fondu en excuses, par l'intermédiaire d'un interprète.Amaigri et fatigué après avoir passé deux mois en cure de désintoxication dans l'Arizona, puis un passage en Suisse pour suivre un programme contre l'addiction, John Galliano a confié qu'il souffrait d'une "triple addiction" à l'alcool, aux somnifères et au valium. L'homme a raconté qu'il avait commencé "à boire de manière régulière en 2007", au moment du décès de son bras droit et compagnon Steven Robinson. "Quand il est mort, je n'avais plus de protection. Et la charge de travail augmentait", a-t-il expliqué, ajoutant que son corps s'était "habitué à prendre toutes ces pilules, pour pouvoir tenir le coup". Deux ans plus tôt, il perdait aussi ses parents.Impassible, la procureure a rétorqué qu'il était "toujours difficile de se rappeler qu'on a été quelqu'un de moche", soulignant à John Galliano le slogan "Tu t'es vu quand t'as bu ?", de la sécurité routière. Car les plaignants n'ont pas manqué d'énumérer les multiples insultes proférées envers eux, comme "Enculée de pute juive moche", "Juive asiatique, je vais te tuer", ou encore "Hey l'Asiatique, est ce que tu as des papiers ?". Le tribunal a également visionné la vidéo diffusée par le tabloïd anglais The Sun quelques jours après la deuxième altercation du 24 février, dans laquelle l'accusé proclamait, à la même terrasse de café en décembre 2010, adorer Hitler. Sans réaction apparente, rapporte l'AFP, John Galliano l'a aussi regardée, avant que la parole ne lui soit à nouveau laissée."Je présente mes excuses pour les choses dont je suis accusé. Je n'ai jamais eu ces opinions", s'est expliqué l'ancien directeur artistique. "J'ai toujours pensé que le nazisme n'avait pas sa place dans notre société. (...) Toute ma vie, j'ai combattu l'intolérance et la discrimination", lui même victime de discrimination à cause de son homosexualité : "A l'âge de 6 ans, je savais que j'étais gay. Je suis allé dans une école de garçons. Vous pouvez imaginer combien les enfants peuvent être cruels."Reconnu coupable, le parquet a requis une amende "pas inférieure" à 5 000 euros dans chacun des deux dossiers contre John Galliano, soit un total de 10 000 euros. A l'issue de sept heures de débats, l'audience a été levée à 22h20, et la la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a annoncé que l'accusé serait fixé sur son sort le 8 septembre 2011.