Toutes les critiques de SuperGrave

Les critiques de Première

  1. Première
    par Mathieu Carratier

    Cru, cul, vulgaire, sincère, touchant, SuperGrave restitue sans détour l'expérience lycéenne avec toutes ses petites tragédies et ses grands moments de n'importe quoi, filant au passage au vilain coup de vieux à American Pie et à la vague entière de teen-movies qui en avait découlé. Super tout court.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Avec SuperGrave, la bande à Judd Apatow s'attaque à la High School Comedy, un classique du genre revisité par une touche naturaliste qui lui va bien. C'est cru et ça parle beaucoup de cul, drôle mais un peu lourd, avec au final une jolie histoire d'amitié entre teenagers.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaRécemment, pour la sortie d'En cloque, mode d'emploi, on avait dit ici le bien qu'on pense du cinéma de Judd Apatow. Belle occasion d'y revenir pour SuperGrave, où l'on retrouve l'auteur de 40 ans, toujours puceau comme producteur, Seth Rogen, l'acteur principal d'En cloque, au scénario, et enfin Greg Mottola à la réalisation, un nom déjà croisé au générique des Années Campus, la série d'Apatow qu'on invite à découvrir rapidement (en DVD zone 1). La petite famille est donc de retour, derrière et devant l'écran, puisque on notera aussi des visages connus comme Rogen toujours, dans le rôle d'un flic, ou Jonah Hill, ici en premier rôle alors qu'il faisait partie de la bande de potes d'En cloque. Pour leur come back, Apatow et sa bande visent cette fois un revival de la High School Comedy, mais à leur manière. On navigue toujours entre un héritage d'American Graffiti, Porky's, American Pie teinté d'un Génération Rebelle pour le côté "hanging out movie" (film de glande, de sortie entre pote, souvent en quasi temps réel, comme ici où tout se déroule en 24h), mais avec cette touche de naturalisme qui fait la différence.Néo-réalisme de la sex-comedy donc, pour représentants de la génération geek qui depuis les teen-movie de John Hughes et ceux qui ont succédé ont bien changé (et pardon pour le parler jeune). Désormais, les nerds ne cachent plus sous leurs lunettes double foyer un physique d'apollon. Et les prom girl, genre plus belle fille du lycée, ne sont plus les princesses transformant le crapaud en prince charmant. Chez Apatow comme chez Rogen, la norme est ailleurs, pas dans les apparences : chacun son physique, même les filles les plus jolies peuvent tomber amoureuse des garçons aux look les moins avantageux. Le sexe n'est pas une question de classe, de genre, freaks ou geeks, tout le monde y a droit, sans faire semblant d'être un autre. Dans SuperGrave justement, deux compères inséparables, Seth (Jonah Hill) et Evan (Michael Cera), espèrent fêter leur dernier jour de lycée en mettant chacun une fille dans son lit. Pour les deux amis, cette soirée est symbolique, l'année prochaine ils seront séparés, chacun s'étant inscrit dans une université différente. Bien sûr, ils font semblant de ne pas être affectés par cette séparation, surtout qu'ils ont autre chose à penser : acheter de l'alcool. Une vraie galère, un périple à la After Hours qui le temps d'une nuit leur donnera une leçon sur eux-mêmes et leur amitié.A l'arrivée, le prix à décrocher grâce à la bouteille, c'est la fille. Mais pour Seth, le rondouillard obsédé ou Evan, le mignon mais timide, l'alcool se révèle la pire méthode de drague, encore pire pour baiser. Idem pour les filles, jamais idiotes et toujours généreuses dans la famille Apatow, alors que pourtant on reste dans un cinéma de garçon qui s'affirme sans honte. Ici chacun sait que compte d'abord la nature des sentiments. Quoiqu'il arrive, on reste un grand sentimental : que le film repose sur un humour potache et des dialogues crus très cul, qu'on frôle la régression et le prosaïsme en permanence, à l'arrivée, et par coudées, on se sort toujours le nez de la comédie pour ado attardé (avec un soupçon de moral pour la maturité). Question de durée, on prend le temps de raconter, pas d'articuler un concept ou des codes à partir de clichés ou d'archétypes. Pour défaire les stéréotypes et les caricatures, rendre la vulgarité jamais gratuite, le film se laisse des marges qui en font d'abord un portrait.C'est la clé du succès de la Apatow family, on continue d'exploiter un genre connu mais où les personnages sont les spectateurs des films précédents. S'ils sont drôles, c'est pas seulement une histoire de mécanique de scénario, qui ici se retire, mais parce que Rogen et Mottola savent qu'ils touchent à l'expérience commune. Ils peuvent s'autoriser des passages plus débridés (le troisième larron de la bande et sa folle virée avec des flics déjantés) parce qu'un moment bienveillant vient au final cueillir les personnages en laissant une note contrastée et plus émouvante. Pas d'exploitation, de cynisme, juste une histoire d'amitié pour teenagers d'aujourd'hui. Un regard simple et jamais complaisant, parfois drôle malgré son côté poids lourd. Mais à ce petit jeu qu'on apprécie plus par affection que réel intérêt, une seule limite : la formule n'est pas éternelle, il faudra bien un jour que la bande à Apatow évolue, sinon on va tenir un filon qui risque de vite s'épuiser et se retourner contre sa propre originalité. La panoplie de films à venir et déjà prévus nous le dira. SuperGrave
    De Greg Mottola
    Avec Jonah Hill, Michael Cerra, Seth Rogen
    Sortie en salles le 31 octobre 2007Illus. © Sony Pictures Releasing France
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  2. Après le succès d’American Pie, les teen movies avaient du mal à se renouveler. C’était sans compter la bande de mecs SuperGrave mené par Judd Apatow (ici producteur), la valeur montante de la comédie US. Ici les filles boivent et parlent cul sans tabous, les garçons sont plus obsédés que jamais par le sexe opposé et les flics, trentenaires sur le retour, essayent de retrouver une seconde jeunesse. Mais au-delà des blagues culs et bien graves, le film raconte surtout une belle histoire d’amitié post-ado entre Seth (Jonah Hill) et Evan (Michael Cera). Et même si sur deux heures, on peut reprocher quelques longueurs, il ne faut pas passer à côté de ce qui s’annonce comme la comédie US de cette fin d’année.

  3. Télérama
    par Jérémie Couston

    Le réalisateur de 40 ans, toujours puceau, d'En cloque, mode d'emploi et du prochain Walk hard, dont la prometteuse bande-annonce circule depuis peu sur le Net, n'est ici que producteur, mais on retrouve toutes ses marottes : un humour à hauteur de calfouette, des teen-agers frustrés et obsédés sexuels, une surenchère dans la provocation politiquement très incorrecte. Et, sous l'épaisse couche de scatologie, un regard lucide et plutôt désabusé sur l'adolescence. Alors, même si la folle nuit de trois « nerds » en quête de dépucelage aurait gagné à être un poil plus courte, on recommande de la passer avec eux.

  4. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Ce programme-là, celui de dizaines de comédies adolescentes, de Porky à American Pie, est accompli avec une énergie rendue d'autant plus efficace que le scénario et la mise en scène ne s'embarrassent d'aucun scrupule esthétique. Mais il flotte aussi un peu de mélancolie, dans la relation à la fois passionnée et désabusée qui unit Seth et Evan, dans la sensation très forte qui baigne le film d'un adieu à l'enfance.

  5. Le JDD
    par Stéphanie Belpêche

    Trois adolescents rêvent de perdre leur virginité. Pas facile d'y parvenir... Cette comédie souvent hilarante fait mouche grâce au réalisme de ses situations.

  6. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    Ca démarre par un générique graphiquement très réussi, mais ensuite, la première demi-heure est difficile à traverser pour les adultes qui ont oublié les blagues de vestiaires. Le film bascule dans le burlesque quand deux flics arrivent dans un supermarché et compliquent gravement la suite de la soirée. Comme ils le disent dans le film: "Désolé, c'est pas les frères Coen qui réalisent" ! Ca, c'est sûr.