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C'est peut-être bon signe que Sakra ne parvient pas à s'arrêter : le film s'achève sur un triple épilogue, curieusement très étiré, et relançant l'intrigue pour préparer le terrain à une suite, façon Marvel Cinematic Universe. Sakra est un wu xia pian on ne peut plus orthodoxe, tourné avec une foi inébranlable dans les grands principes du cinéma d'arts martiaux historico-héroïque chinois. Et on comprend que, galvanisé par sa foi en un cinéma intemporel et invincible, le film ne veuille pas se conclure et tourner la dernière page de son récit. C'est le sixième signé par Donnie Yen, une des plus grosses stars du cinéma d'action actuel (qui d'autre peut faire à la fois un Star Wars et un John Wick ?), qui s'est aussi donné le rôle principal, celui de Qiao Feng, héros et brigand au sein du « plus grand gang de mendiants au monde » se retrouvant au cœur d'un conflit embrouillé entre impérialistes et nomades dans la Chine d'il y a mille ans... Il y a des complots, des crimes, des masques, des pouvoirs magiques, et des scènes de combat qui concentrent le meilleur des techniques des quinze dernières années, alliant avec bonheur les effets en « dur » et le numérique. Justement : quand ça se bat, on voudrait que ça ne s'arrête jamais (le climax est proprement ahurissant), mais quand l'intrigue cherche à se dénouer, on aurait préféré là que des coupes franches aient eu lieu. Un paradoxe pas trop grave au vu du pied qu'on prend à regarder Sakra - une divinité bouddhiste dont le nom sanskrit signifie « puissant ». La preuve que Donnie a des relations.